Enfant tué à Nîmes: dans le quartier Pissevin, les guetteurs toujours présents malgré le drame

Enfant tué à Nîmes: dans le quartier Pissevin, les guetteurs toujours présents malgré le drame

Dans les rues du quartier populaire de Pissevin à Nîmes, les "mamans" sont venues ce mardi apporter leur soutien à la famille du garçonnet de 10 ans tué par balle sur fond de trafic de drogues la veille. À quelques mètres d'elles, les guetteurs, cagoulés, les observaient. Malgré le meurtre du jeune Fayed, le trafic de drogue qui "gangrène" le quartier, selon les dires du préfet du Gard Jérôme Bonet, continue.

D'après notre envoyé spécial sur place, le trafic se poursuit même depuis le point de deal situé en bas de l'immeuble où l'enfant a été tué. Et ce, malgré la présence d'une vingtaine de fonctionnaires de police de la CRS 8, unité spécialisée dans le maintien de l'ordre en zones urbaines, qui s'est déployée mardi.

Des cris pour prévenir de l'arrivée des policiers

BFMTV a pu filmer une séquence où les guetteurs préviennent de l'arrivée des forces de l'ordre dans le quartier en criant pour prévenir les tours voisines. "Ce qu'on entend, c'est le quotidien des habitants du quartier de Pissevin et d'autres quartiers de Nîmes, et de mes collègues. À chaque fois qu'ils rentrent dans le quartier pour faire leur job ou juste de la prévention, c'est ça en permanence", a commenté sur notre antenne Sandy Issartel, secrétaire générale départementales du Gard Unité SGP Police.

"Il ne faut pas croire que l'opération qui est en train de se passer est unique parce qu'il y a eu ce drame. Le quartier est investi par les policiers toutes les semaines", a-t-elle par ailleurs affirmé.

"On ne peut pas mettre un fonctionnaire de police derrière chaque habitant, pourtant, c'est ce qu'on aimerait. On demande des renforts pérennes et réguliers pour qu'on puisse mettre des patrouilles dans ces quartiers 24h/24", a-t-elle ajouté.

"Il faut une justice"

Maoulida Velou, directeur de l'association "Stand'hop", dont le local est situé à Pissevin, témoigne de la difficulté de tenir les jeunes éloignés des réseaux de stupéfiants.

"Les jeunes sont très influencés par ce réseau (...) le réseau a tellement d'influence qu'à partir de 14 ans, c'est très compliqué de tenir et garder les adolescents", a-t-il expliqué sur BFMTV.

Dans le quartier de Pissevin, connu pour des faits similaires, avec notamment des fusillades fréquentes, les habitants dénoncent la présence des dealers. "C'est injuste. Ils ont tiré sur des innocents, il faut une justice", a ainsi déclaré la cousine de la mère du jeune Fayed. "Notre maire, notre préfet, nos élus, ne bougent même pas", dénonce de son côté une habitante du quartier.

Selon les premiers éléments de l'enquête ouverte pour "assassinat en bande organisée", le garçon se trouvait à l'arrière d'un véhicule pris pour cible. Le conducteur, son oncle, âgé de 28 ans, a lui aussi été blessé par balle mais n'est "plus en danger" de mort. Un autre de ses neveux, âgé de sept ans qui se trouvait à l'arrière, est sain et sauf.

Article original publié sur BFMTV.com