« Dune : deuxième partie » : la raison contre le fanatisme

Paul Atréides (Timothée Chalamet) et la guerrière Fremen Chani (Zendaya) dans Dune : deuxième partie de Denis Villeneuve.  - Credit:Warner Bros.
Paul Atréides (Timothée Chalamet) et la guerrière Fremen Chani (Zendaya) dans Dune : deuxième partie de Denis Villeneuve. - Credit:Warner Bros.

Adapter Dune au cinéma, mission impossible ? Cette question m'habite depuis de nombreuses années. C'est un point que j'aborde longuement dans la première partie de mon essai Dune, un chef-d'œuvre de la science-fiction (Pocket Imaginaire, 2023). À l'instar du Seigneur des anneaux, le roman de Frank Herbert a une histoire tumultueuse avec le septième art. Après le pharaonique projet avorté d'Alejandro Jodorowsky, David Lynch n'avait pas su rendre justice à un texte dont il était pourtant un fin connaisseur.

Avec Dune : deuxième partie, Denis Villeneuve se montre à la hauteur d'un défi pourtant immense. Encore plus spectaculaire et rythmé que le premier opus, tout en ayant une vraie profondeur, son long-métrage est aussi bien un vibrant hommage à l'œuvre de Frank Herbert qu'une réécriture très personnelle de ce riche univers de science-fiction. Comme lorsqu'il s'était attaqué à l'adaptation de la première moitié du roman, Villeneuve se montre respectueux du matériau d'origine. Sa passion pour Dune, née pendant son adolescence, transparaît à chaque seconde de son film. Si Dune : deuxième partie est une superproduction hollywoodienne, il s'agit plus encore d'un film d'auteur. Mieux : une déclaration d'amour adressée à une œuvre à laquelle Villeneuve a toujours voué un véritable culte.

Cette adaptation de la seconde moitié du roman de Frank Herbert est un émerveillement. Une expérience visuelle et sonore dont on ne peut pas ressortir indifférent. Principale scène [...] Lire la suite