Dix morts et trois écoles incendiées : aux Philippines, un vote “globalement paisible”

Les élections locales du 30 octobre avaient été placées sous très haute sécurité et les forces de l’ordre “en état d’alerte maximale”, écrit le Manila Times. “Plus de 300 000 policiers et soldats avaient été déployés pour sécuriser les bureaux de vote dans plus de 42 000 villages” et permettre aux 67 millions de Philippins de renouveler leurs 336 000 conseillers municipaux.

Le dispositif n’a pas empêché des “meurtres et incendies d’écoles”, comme le titre en une le journal de Manille mardi 31 octobre, faisant état d’au moins dix morts dans le sud de l’archipel. À Tuburan, par exemple, “six personnes ont été abattues devant un bureau de vote”. “Dans la ville de Butig, dans la province de Lanao del Sur, un homme qui se présentait au poste de chef de village a tué par balle son propre frère, qui se présentait face à lui”, rapporte encore le Manila Times. Trois écoles, servant de bureaux de vote, ont été incendiées. Avant même la tenue des scrutins, entre le 28 août et le 25 octobre, huit personnes avaient été tuées et sept blessées en lien avec la campagne électorale.

Le massacre de Maguindanao

Une violence malheureusement habituelle aux Philippines en période électorale. Si bien qu’en dépit de ce lourd bilan la journée de vote a été considérée comme “globalement paisible” par le Conseil pastoral paroissial pour le vote responsable (PPCRV), un organisme d’observation électorale, rapporte le Manila Times. Le Mouvement national des citoyens pour des élections libres (Namfrel) a également déclaré que les élections s’étaient déroulées dans le calme.

Il est vrai que beaucoup ont en tête les scrutins précédents. Et notamment celui de 2009, qui avait été “le théâtre de l’épisode de violence politique le plus meurtrier jamais enregistré dans le pays”, rappelle le journal. Le 23 novembre de cette année-là, 58 personnes avaient été massacrées alors qu’elles étaient en route pour déposer la candidature d’Esmael Mangudadatu pour le poste de gouverneur de la province de Maguindanao. Une centaine d’hommes armés, agissant pour le compte de son rival, avaient attaqué le convoi avec des armes automatiques. Les corps avaient été ensevelis dans une fosse commune.

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