Pourquoi le discours de Macron sur l'Europe ne séduit pas les Allemands

En réaction au discours d'Emmanuel Macron jeudi à la Sorbonne, l'Allemand Olaf Scholz s'est contenté du service minimum.  - Credit:STEFAN BONESS/IPON/SIPA
En réaction au discours d'Emmanuel Macron jeudi à la Sorbonne, l'Allemand Olaf Scholz s'est contenté du service minimum. - Credit:STEFAN BONESS/IPON/SIPA

Tout le monde en Allemagne se souvient du discours enflammé qu'Emmanuel Macron prononça à la Sorbonne il y a sept ans. Élu depuis peu, le jeune président français, idéaliste, se lançait dans une apologie de l'Europe. Il demandait qu'on aille plus loin, plus vite. Il n'avait pas hésité à en faire l'un des thèmes clés de sa campagne alors que, personne ne l'ignore en Allemagne, ce n'est pas avec l'Europe qu'on engrange des voix aux élections. Le premier discours de la Sorbonne fut donc accueilli avec enthousiasme par les Allemands. C'est un dirigeant comme lui dont nombre d'entre eux rêvaient.

Leur chancelière à eux, championne du statu quo, n'avait jamais formulé un projet visionnaire pour l'Europe. D'ailleurs, Angela Merkel n'avait tout bonnement pas répondu à la main tendue d'Emmanuel Macron. Pire, elle avait fait la morte. Peu à peu, les grandes idées du premier discours de la Sorbonne s'étaient embourbées dans la routine des affaires courantes et des crises à gérer. Jusqu'à jeudi, plus personne ne parlait du discours de la Sorbonne. Pourtant, ils sont nombreux à penser en Allemagne qu'il s'agissait là d'une chance historique manquée.

Un déjà-vu savamment orchestré

Emmanuel Macron, observe-t-on à Berlin, a essayé jeudi de reprendre là où il s'était arrêté il y a sept ans. Un effet de déjà-vu savamment orchestré, note l'éditorialiste du bureau berlinois de la Neue Zürcher Zeitung : même lieu, même décor, mêmes drapeaux (l'européen et le français), même rhéto [...] Lire la suite