La « dette de sommeil », ou comment nous dormons moins qu’il y a trente ans

Les nuits trop courtes forment une dette, non pas financière, mais de sommeil, qui peut avoir un impact délétère sur notre santé.

La dette de sommeil augmente le risque d’émergence de maladies cardiovasculaires, de problèmes de mémoire et de troubles psychologiques. - Credit:fizkes / Shutterstock

Le constat est sans appel : nous dormons en moyenne une heure trente de moins aujourd'hui qu'il y a trente ans. Pour le Dr Vincent Attalin, médecin généraliste spécialisé dans les troubles du sommeil, les raisons sont multiples. Il évoque sans surprise le rôle « très important » des écrans qui dérèglent notre horloge biologique et retardent l'heure du coucher en nous excitant, mais il s'inquiète également du nombre croissant de travailleurs de nuit depuis les années 1990. Certains ne dorment « que quatre heures par jour », sans se rendre compte qu'ils ont « perdu deux heures par nuit pendant des années ».

En découle une « dette de sommeil », mesurée par l'écart du temps de sommeil idéal – de sept à neuf heures pour un adulte – et du temps de sommeil réel observé en semaine. Elle peut être aiguë, signe d'un surmenage temporaire qui peut rapidement se « rembourser » par de meilleures nuits ou des siestes en journée, et, de manière plus dangereuse, chronique. Premier signe d'une dette chronique : la somnolence, caractérisée par le besoin non plus de se reposer, symptôme d'une fatigue tout à fait saine, mais de dormir.

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S'installe dès lors un manque de sommeil répété que l'on tend à considérer comme « normal » puisque « vivable », l'imputant à un rythme de vie, ou de travail, intense. C'est, selon le Dr Attalin, similaire à « la grenouille qui ne sent pas l'eau se réchauffer et meurt dans la casserole [...] Lire la suite