Depoortère-Gazzotti: "Les Bleus? Bien sûr qu’on peut y croire"

Les deux champions du monde des moins de 20 ans de l’UBB confirment leur potentiel en réalisant un bon de début de saison en Gironde. Le trois quart centre Nicolas Depoortère est même la grosse cote pour intégrer la prochaine liste de 42 pour le tournoi des VI nations. Marko Gazzotti, 3e ligne, dispute lui ses premiers matchs en Top 14 et s’affirme comme un immense potentiel. Avec humilité et parfois timidité, les deux grands espoirs du rugby français se sont confiés en exclusivité pour RMC Sport sur leur saison et leurs ambitions avec l’UBB et les Bleus.

Marko, vous êtes arrivé à l’UBB cet été avec le statut de meilleur joueur de la dernière Coupe du monde des moins de 20 ans. Comment s’est passée votre intégration?

M.G: Ça s’est très bien passé. Tout le monde m’a bien accueilli. J’ai été bien intégré par mon pote Nico. On se connait depuis les moins de 20 ans. C’est surtout pendant le Mondial qu’on s’est découvert. Il m’a gentiment accueilli à Bordeaux (en provenance de Grenoble), j’ai débarqué chez lui pendant deux mois. C’est un super gars.

N.D: La coloc' s’est super bien passée, il est un peu lent le matin mais sinon c’était top.

M.G: On ne se prend pas la tête donc c’est assez cool.

Marko vous avez choisi Bordeaux pour avoir du temps de jeu en Top 14…

M.G: Je me suis blessé au premier match, je suis revenu après la trêve de la Coupe du monde mais maintenant j’enchaine, j’ai du temps de jeu. Mon ambition c’était bien sûr de jouer en Top 14 et ça fait plaisir. (Il a disputé 5 rencontres de Top 14, NDLR)

Nicolas vous aviez déjà joué en fin de saison dernière (10 matchs avec l’UBB). Ce début de saison est-il celui de la confirmation?

N.D: Il y a de la concurrence, c’est rude mais c’est vraiment une concurrence saine pour permettre à l’équipe de gagner. C’est ce qui nous permet d’évoluer au plus haut niveau. Chaque semaine je prends ce qu’il y a à prendre, je m’améliore. Depuis l’arrivée du nouveau staff j’ai énormément progressé et c’est très bien pour mon avenir.

Qu’est-ce que ça change de jouer avec une ligne de trois quarts qui est quasiment celle du XV de France (Lucu, Jalibert, Penaud, Moefana, Bielle-Biarey)?

N.D: C’est Français, c’est plus simple à comprendre (rires). Je m’entraine tous les jours avec cette ligne de trois quarts quasiment totalement internationale et c’est incroyable. Tu t’améliores de jour en jour. C’est extraordinaire. Ça va plus vite, ça comprend plus vite et tu progresses plus en t’entrainant avec ces mecs-là.

Gazzotti: Ce sont des objectifs qu’on se met dans la tête"

Qu’est-ce que ce titre avec les moins de 20 français a changé pour vous?

N.D: Franchement c’était une expérience humaine et rugbystique extraordinaire, que des bons moments passés avec ce groupe. Un moment qu’on n’oubliera jamais. On n’aura pas un titre tous les jours... Ce ne sont que des bons moments entre potes avec quelques anecdotes qui ne sortiront jamais bien sûr.

On a désormais la sensation que les joueurs qui sortent des moins de 20 ans sont d’ores et déjà capables de s’imposer en Top 14 et postuler pour le XV de France...

M.G: Oui mais c’est un travail qui est fait dans les clubs depuis longtemps. Les Jiff permettent aussi de faire jouer les jeunes. Les coachs nous donnent du temps de jeu par-ci, par-là et on a plus de temps de jeu que les jeunes des autres nations. Ça fait la différence.

Quand vous voyez votre ancien coéquipier en U20 Louis Bielle-Biarey faire la Coupe du monde, Emilien Gailleton intégrer les 42, est-ce que ça donne envie d’y croire?

N.D: Bien sûr qu’on peut y croire mais on sait que ça passe par énormément de travail. Quand on voit Louis qui ne fait que bosser… Il faut se donner les moyens pour réussir.

M.G: Le XV de France c’est encore plus grand, encore plus d’émulation, des stades de 80.000 personnes. Ça doit être énorme… Ce sont des objectifs à atteindre qu’on se met dans la tête.

Nicolas votre nom est régulièrement cité ces derniers temps pour intégrer la prochaine liste des Bleus. Comment gérez-vous ça?

N.D: Tout joueur de rugby à ça dans la tête, atteindre cette équipe de France mais honnêtement je ne me "prends pas le chou". J’essaie de jouer tous les week-ends, d’être le meilleur, de donner le meilleur de moi-même et si ça vient ce n’est que du plus.

Est-ce que vous sentez que ce tournoi des VI nations post Coupe du monde peut être une opportunité d’intégrer déjà les Bleus?

M.G: Si les coachs du XV de France pensent qu’on est performants, peut-être qu’on y sera mais ça passe toujours par nos performances du week-end. On vient d’arriver dans le grand bain. On parle beaucoup de Nico dans cette liste et c’est cool pour lui. Si les opportunités sont là, il faut les prendre et ça peut en être une.

N.D: Il faut prendre tout ce qu’il y a à prendre.

Article original publié sur RMC Sport