Migrants : une demandeuse d’asile a 18 fois plus de risque d’être victime d’un viol qu’une Française

Une enquête de santé publique menée sur 273 demandeuses d’asile à Marseille montre les liens glaçants entre migration et violence sexuelle en France.

Une demandeuse d’asile a 18 fois plus de risque d’être victime d’un viol qu’une Française.
DANIEL RAMALHO / AFP Une demandeuse d’asile a 18 fois plus de risque d’être victime d’un viol qu’une Française.

MIGRANTS - Arrivées en France, les demandeuses d’asile sont loin d’être en sécurité et largement exposés à des violences sexuelles. C’est le résultat glaçant d’une enquête de santé publique publiée dans la revue scientifique The Lancet (Regional Health Europe) ce dimanche 17 septembre.

Ces trois dernières années, l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille et la faculté de médecine d’Aix-Marseille ont mené un travail inédit sur les violences sexuelles faites aux femmes demandeuses d’asile en France. Ils ont pour cela interrogé 273 femmes arrivées sur le territoire français. La moitié d’entre elles viennent d’Afrique de l’Ouest, le reste du Moyen-Orient, d’Asie ou d’Europe.

Le constat est sans appel : plus d’un quart des femmes interrogées, 84 d’entre elles ont été victimes de violences sexuelles au cours de leur dernière année de vie en France. Dix-sept d’entre elles ont subi un viol. « Les mois qui suivent l’arrivée dans un pays d’accueil européen parmi les femmes demandeuses d’asile semblent être une période de forte incidence de violences sexuelles » indiquent les auteurs de l’étude.

Plus encore, l’enquête relève que les demandeuses d’asile encourent dix-huit fois plus le risque d’être victimes de viol en France que les Françaises de la population générale. Parmi ces femmes, 40 % ont subi des mutilations génitales.

Les femmes les plus touchées sont celles dépourvues de logement ou mal hébergées, qui n’ont pas de compagnons et qui ont déjà subi des violences. Et le silence entoure ces faits. « Plus de la moitié des femmes victimes de violence n’ont pas du tout demandé d’aide », notent les auteurs de l’étude. Moins de 10 % d’entre elles ont osé se tourner vers la police française.

Le journal Le Monde a publié dans un article les témoignages de huit femmes qui ont participé à l’étude et été victime.

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