Dany : « Dans “Spirou et la Gorgone bleue”, les femmes sont le moteur de l’action »

Paris Match. Qui est Spirou pour vous ?
Dany.
C’est d’abord le personnage de Franquin, un maître, une référence absolue pour moi comme pour beaucoup d’auteurs de ma génération. Ma mère était libraire, donc je suis tombé dedans quand j’étais petit. J’ai commencé à lire le journal “Spirou” vers 1948-1949. J’aime aussi le Spirou dessiné par Jijé et j’ai adoré celui de Tome et Janry, mais celui de Franquin est le plus vivant, le plus dynamique, le plus drôle, le plus impertinent. Franquin nous faisait voyager par l’image ; avec lui, je rêvais ­d’aller en Palombie.

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Dessiner Spirou aujourd’hui, n’est-ce pas trahir le héros que vous avez aimé ?
C’est un peu curieux, je pensais que j’allais être tétanisé. Mais je me suis amusé, le scénario de Yann s’y prêtait. Graphiquement, souhaitant être proche de Franquin, je ne pouvais pas changer outre mesure la coiffure de l’un ou de l’autre des personnages. Mais je ne me suis pas vraiment posé la question, je n’ai pas eu trop de difficultés, je n’ai pas relu les albums, il m’est juste arrivé d’y jeter un œil pour Spip. Hormis cela, j’ai dessiné à ma manière.

Avant que vous ne vous fâchiez avec votre scénariste…
Yann est une éponge, donc il n’a jamais cessé d’ajouter des choses à son synopsis. À un moment donné, l’histoire partait dans tous les sens, j’ai dit stop. Et on s’est arrêté pendant un an. Mais notre éditeur, qui nous avait déjà payé trente pag...


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