De la D2 à un palmarès impressionnant, la trace indélébile de Jean-Michel Aulas dans l’histoire de l’OL

De la D2 à un palmarès impressionnant, la trace indélébile de Jean-Michel Aulas dans l’histoire de l’OL

Ce 8 mai 2023 restera à jamais marqué dans l’histoire de l’Olympique lyonnais. À peine 24 heures après une victoire retentissante à domicile face à Montpellier (5-4), le club rhodanien a officialisé ce lundi le départ de Jean-Michel Aulas, qui quitte ses fonctions de président avec effet immédiat. “Le Conseil d’administration d’OL Groupe a nommé Monsieur John Textor en qualité de Président du Conseil d’administration à compter du 5 mai 2023 et jusqu’à l’issue de son mandat d’administrateur, à la suite de la cessation des fonctions de Monsieur Jean-Michel Aulas en tant que Président-Directeur général d’OL Groupe, a indiqué le club dans un communiqué. Monsieur John Textor a également été nommé en qualité de Directeur général d’OL Groupe à compter du 5 mai 2023, pour une période intérimaire, le temps d’identifier et de désigner un nouveau Directeur général. Monsieur Jean-Michel Aulas sera nommé Président d’honneur.” La fin d’une incroyable histoire qui aura duré presque 36 ans.

36 ans à la tête du club

L’annonce du départ de JMA est loin d’être une surprise - surtout depuis l’arrivée de John Textor - mais le timing pose question, alors que le désormais ancien président devait rester en poste pour au moins trois ans. C’est donc avant même la fin de l’exercice 2022-2023, où le club se bat encore pour accrocher une qualification européenne, que l’OL entre dans une nouvelle ère, après 30 ans sous la coupe du dirigeant de 74 ans, qui a remis l’Olympique lyonnais sur la carte du football français et européen.

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L’histoire d’amour entre Lyon et Jean-Michel Aulas, patron de la start-up Cegid, débute en 1987, lorsqu’il accepte, à 41 ans, de reprendre le club “pour rendre service”. Officiellement intronisé président le 15 juin de la même année, il fait face à un immense défi: assainir les finances d’un OL criblé de dettes et à la dérive sportivement en deuxième division. Même le palmarès du club fondé en 1950 est peu reluisant, avec seulement trois Coupes de France (1964, 1967, 1973).

Deux ans après l’arrivée de JMA, Lyon retrouve la D1, puis regoûte aux joies de la Coupe d’Europe en 1991, seize ans après sa dernière participation. Avant l’entrée dans les années 2000, la période faste du club rhodanien. Sur le plan national, les titres s’empilent comme des perles (sept championnats de France entre 2002 et 2008, sept trophées des champions, une Coupe de la Ligue en 2001, deux Coupes de France en 2008 et 2012).

Sur la scène continentale, les Gones de Juninho, Coupet, Cris ou encore Sidney Govou deviennent un outsider sérieux avec trois quarts de finale (2004, 2005, 2006) et deux demi-finales de Ligue des champions (2010, 2020). Une période de dominaton qui le rend incontournable dans le foot français, où il défend - parfois avec une mauvaise foi caractérisée et revendiquée - son institution OL. Seul regret de son mandat: l’impossibilité d’accrocher une Coupe d’Europe avec les garçons à son immense palmarès, après l' échec en demi-finale de C3 en 2017.

Il a bâti la meilleure équipe féminine du monde

Car il n’y a pas que la section masculine que Jean-Michel Aulas a remis sur pied. À l’image de ce qu’avait réalisé Louis Nicollin à Montpellier, le dirigeant a mis les petits plats dans les grands pour bâtir une équipe féminine compétitive, couronnée de succès lors des quinze dernières années, alors que les hommes s’essoufflaient. Sous sa gouvernance, les Fenottes ont glané huit Ligues des champions (un record pour une section féminine), dont cinq consécutives entre 2016 et 2020, quinze titres de championnes de France et neuf Coupes de France.

Une armoire à trophées qui pourrait s’étoffer davantage d’ici deux semaines, puisque les joueuses de Sonia Bompastor sont toujours en course pour un doublé coupe-championnat. Une réussite que Jean-Michel Aulas n’a cessé de promouvoir, notamment lorsqu’Ada Hegerberg est devenue la première Ballon d’or féminine de l’histoire.

Une fin d’aventure en eau de boudin

En coulisses, JMA a effectué un travail colossal pour assainir les finances du club. Avec réussite, puisque le budget de l’OL est passé de 2 millions à 310 millions d’euros au début des années 2020. Une réussite financière qui a permis au club rhodanien de devenir propriétaire de son stade de près de 60.000 place en 2016, au coeur d’un vaste complexe commercial à Décines-Charpieu, baptisé “OL Vallée”.

Le rachat de l’OL par Eagle Football et John Textor en décembre dernier pour 800 millions d'euros a marqué une étape importante dans l’histoire du club. Alors que l’investisseur américain avait assuré que JMA resterait en poste pour “au moins trois ans”, l’aventure s’est donc terminée six mois plus tard. Ce départ pourrait ne pas être le seul au sein du board lyonnais, puisque Bruno Cheyrou (directeur du recrutement) et Vincent Ponsot (directeur général d’OL Groupe) sont dans le collimateur d’une grande partie des supporters. En attendant, John Textor veut manager en solitaire le club.

La Ligue féminine professionnelle en vue ?

Désormais président d’honneur de l’OL, quel sera l’avenir de Jean-Michel Aulas ? Il reste un membre très influent du football français, comme le rappelle son siège au comité exécutif de la Fédération française de football (FFF). Au sein de l'instance, il est très impliqué dans le développement du football féminin, pour lequel il a récemment dévoilé un plan avec un changement de format du championnat.

Aulas pourrait ainsi briguer la présidence de la Ligue féminine professionnelle prochainement créée, comme expliqué par RMC Sport il y a quelques semaines. Peu importe où l’avenir de JMA s’écrira, les supporters de l’OL n’oublieront pas le travail colossal effectué par le dirigeant de 74 ans, qui a fait rugir de nouveau l’Olympique lyonnais ces 30 dernières années.

Article original publié sur RMC Sport