Les démissions au sein de la police nationale et de la gendarmerie atteignent des niveaux record

Les démissions au sein de la police nationale et de la gendarmerie atteignent des niveaux record

Selon un rapport de la Cour des comptes, rien que pour l'année 2022, la gendarmerie nationale a sous-estimé le volume de départs de 3000, et la police nationale de 2500.

La grande démission? Dans un rapport d'avril 2023 nommé "Analyse de l'exécution budgétaire 2022", la Cour des comptes pointe une inquiétante désertion chez les forces de l'ordre.

Selon l'institution, les chiffres des départs de la police et de la gendarmerie en 2022 sont supérieurs à ceux de 2021, qui marquaient pourtant un record. Cette année-là, il avait été annoncé que la police avait connu 10.840 départs (soit 33% de plus en quatre ans) et la gendarmerie 15.078 (+25% sur la même période).

Plus préoccupant encore, le rapport de la juridiction financière pointe également une évaluation erronée de ces départs par les autorités, qui seraient en réalité bien plus importants que prévu. "Ainsi, en 2022, la gendarmerie nationale a sous-estimé le volume de départs de 3000 et la police nationale de 2500", apprend-on.

"Si je trouve, j'y vais les yeux fermés"

Auprès de BFMTV, Vincent, un enquêteur qui s'apprête à quitter la police après 22 ans de carrière, explique les raisons de son choix.

"Notre crainte, et ce n’est pas qu’une crainte sinon on ne chercherait pas à partir, c’est d’être noyé sous le nombre de dossiers et de voir la police tirée vers le bas, ce qui est arrivé dans pas mal d’administrations, l’hôpital ou autres", dit-il, pointant la réforme de la police judiciaire, le manque de moyens humains et financiers et la procédure pénale jugée trop complexe.

Une lassitude telle, que le futur-ancien policier est prêt à rogner sur ses avantages.

"Même si je trouve un salaire inférieur et le fait que je partirai en retraite plus tardivement, si je trouve, j’y vais et les yeux fermés", promet-il.

La police municipale a le vent en poupe

Si certains, dont Vincent, se laissent tenter par une reconversion dans le secteur privé, d'autres font le choix de rejoindre les rangs de la police municipale. Jérôme, nouvelle recrue, liste les avantages de ce choix.

"J’ai pu négocier mon entrée en police municipale directement avec le maire, on a discuté de mon salaire avant que j’arrive. Il y a un meilleur cadre de vie, pour vous donner une idée, je commence à 8 heures du matin et à 15 heures je suis chez moi", énumère-t-il.

Afin d'inverser cette tendance inédite de départs, la police et la gendarmerie multiplient les campagnes de communication, et espèrent en voir les résultats dans les années à venir.

Article original publié sur BFMTV.com

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