Démission du maire de Saint-Brévin : LFI et le PS appellent à manifester

Un cortège en faveur de l’accueil des migrants à Saint-Brevin photographié au mois de février.
Un cortège en faveur de l’accueil des migrants à Saint-Brevin photographié au mois de février.

POLITIQUE - « À Saint-Brévin ni nulle part, l’extrême droite ne gagnera pas. » La France insoumise a appelé ce lundi 15 mai à manifester mercredi 24 à Saint-Brevin-les-Pins, en Loire-Atlantique, « contre le racisme et pour la poursuite du projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile » que soutenait le maire Yannick Morez. Après avoir été visé par un incendie criminel et des menaces, ce dernier a fini par démissionner, suscitant l’émoi d’une partie du monde politique.

Le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon a aussi estimé, dans un communiqué, qu’il fallait « dénoncer l’inaction du pouvoir macroniste contre l’extrême droite et ses violences ».

Le maire Yannick Morez a en effet démissionné le 10 mai, regrettant un « manque de soutien de l’État » après que son domicile a été incendié en mars, en lien avec le déménagement vivement contesté près d’une école maternelle d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) existant depuis 2016 dans sa commune.

« L’abandon du maire de Saint-Brévin par l’État, l’absence de soutien du ministre de l’Intérieur au projet de CADA comme au maire agressé », écrit le mouvement. Selon les Insoumis, « une riposte politique et sociale de grande ampleur est nécessaire pour faire reculer le racisme et la violence d’extrême droite ».

« C’est toute la République qui recule »

La manifestation qu’ils appellent de leurs vœux s’inscrit dans un contexte plus général. Ils citent notamment le « défilé néonazi dans les rues de Paris » du 6 mai, ou encore la « révélation d’un projet d’attentat contre l’artiste Médine, des mosquées, le CRIF, Jean-Luc Mélenchon et ses meetings ».

Le gouvernement, qui a « banalisé l’extrême droite, à force de la mettre sur le même plan que LFI et la Nupes, porte une lourde responsabilité dans la montée des idées racistes et xénophobes » , critique le mouvement.

Et les Insoumis ne sont pas seuls puisque le Parti socialiste a également appelé à une marche symbolique le 24 mai. « Quand il se passe ce qu’il s’est passé à Saint-Brévin, c’est toute la République qui recule », avait affirmé dès le jeudi 11 mai la maire de Nantes Johanna Rolland, invitant « tous les élus attachés aux valeurs de la République, les militants, sympathisants, tous les humanistes qui refusent de céder devant les intimidations du Rassemblement national », à être « nombreux » ce jour-là.

Cet appel avait été lancé conjointement avec le premier secrétaire du PS Olivier Faure et le premier vice-président délégué socialiste de l’Association des maires de France André Laignel. Dans un communiqué, tous les trois soulignaient que la démission du maire « est une alarme pour tous les républicains ».

« Nul ne devrait accepter qu’un maire qui remplit son devoir de fraternité en accueillant un lieu d’hébergement pour les demandeurs d’asile, puisse être intimidé et subisse l’incendie de sa propre maison », affirmaient-ils, regrettant que l’État, « après avoir été alerté, n’ait pas réagi en laissant cet élu seul face à la menace de l’extrême droite ».

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