Cyclisme: les confessions terribles de Jan Ullrich sur les années dopage

Cyclisme: les confessions terribles de Jan Ullrich sur les années dopage

Sept victoires d’étapes sur le Tour de France, deux sur la Vuelta, un titre de champion olympique, mais surtout deux Grands Tours à son très fourni palmarès (Tour de France 1997 et Tour d’Espagne 1999). Retiré des pelotons depuis 2007, Jan Ullrich a été l'un des coureurs les plus talentueux de l’histoire du cyclisme. Un monstre de puissance et un rouleur hors pair, ancien rival de Lance Armstrong, tombé ensuite dans le dopage, la violence et la dépression.

Exclu du Tour en 2006 à la veille du départ, Jan Ullrich avait été convaincu de dopage un an plus tard par le Tribunal arbitral du sport et l'ensemble de ses résultats obtenus après mai 2005 avaient été annulés. La suite, c’est une descente aux enfers qu’il raconte dans un documentaire disponible le 28 novembre sur Amazon Prime, à l’approche de son 50e anniversaire, le 2 décembre. A cette occasion, l’Allemand s’est confié au magazine Stern mardi 21 novembre.

"C’était comme aller à une fusillade armé seulement d'un couteau"

"Le whisky et la cocaïne me refroidissaient le cœur. C’est un mélange qui vous fait devenir un monstre, ça fait ressortir tout ce qu’il y a de plus mauvais en vous. Et si vous n’avez plus de cœur, vous n’êtes plus humain", raconte Ullrich, qui avait notamment été arrêté en 2018 pour avoir frappé et blessé une prostituée à Francfort. Au cours de cet entretien, il revient également en longueur sur le fléau du dopage.

Il affirme avoir "appris assez vite que le dopage était répandu" dans son sport dès son arrivée chez Telekom en 1995. "Le sentiment général à l'époque était le suivant : sans aide, c’était comme aller à une fusillade armé seulement d'un couteau. Si vous vouliez rester dans le coup, vous deviez participer", dit-il, sans reconnaître explicitement avoir lui-même eu recours à des produits dopants.

"Pourquoi est-ce que je n’ai rien dit ? Je ne voulais pas être un traître, dit-il. Je ne voulais pas sortir des demi-vérités et encore moins toute la vérité. Il y avait des vies en jeu, des familles, des amis. Les avocats m'ont dit : ‘Soit tu sors tout et tu démolis tout, soit tu ne dis rien du tout.’ D’un point de vue actuel, j'aurais dû parler. Cela aurait été très dur pendant un court moment, mais ensuite la vie aurait été plus facile."

Article original publié sur RMC Sport