Crise agricole : la nouvelle directive européenne sur les émissions industrielles des élevages qui agace déjà

Porcelets en sevrage.  - Credit:Adrien Montefusco
Porcelets en sevrage. - Credit:Adrien Montefusco

Il n'a manqué que 7 voix pour faire basculer le vote en faveur des agriculteurs… « Une fragilité historique », se console l'ancienne présidente de la FNSEA Christiane Lambert, qui aura bataillé pendant des mois à Strasbourg pour faire amender le texte. En vain.

Alors que la crise agricole est toujours brûlante, le Parlement européen a donc adopté, ce 12 mars, une nouvelle directive sur les émissions industrielles (IED), élargissant à une large partie du secteur agricole les normes déjà imposées aux industries liées à l'extraction et au traitement des minerais, soumises à une limitation stricte des rejets polluants tels que l'oxyde d'azote, le méthane, ou l'ammoniac.

Porcs et volailles

Concrètement, alors que seuls les grands élevages étaient jusqu'à présent concernés, la nouvelle directive abaisse considérablement les seuils. La réglementation « installations classées » concernera désormais les exploitations à partir de 21 500 poules (au lieu de 40 000 aujourd'hui), 9 500 dindes… Et si les bovins ont été exclus du champ du texte, seront considérées comme « industrielles » les exploitations qui comptent plus de 350 unités de gros bétail (UGB) pour l'élevage porcin, c'est-à-dire comptant un millier de porcs, ou 120 truies allaitantes.

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