Coupe du monde de rugby: le Stade de France et le public français impressionnent l'hémisphère sud

Coupe du monde de rugby: le Stade de France et le public français impressionnent l'hémisphère sud

Steve Hansen, l'ancien sélectionneur des All Blacks, n'avait que "rarement entendu autant de bruit dans un stade". Vu de Nouvelle-Zélande, les milliers de supporters du XV de France lors du match d'ouverture au Stade de France ont joué le rôle de 16e homme. "L’ambiance était… dingue, folle!", a ajouté l'ex-coach double champion du monde. Une déclaration qui peut paraître étonnante d'un point de vue tricolore. Le plus souvent occupé par l'équipe de France de football, le Stade de France est bien souvent perçu comme une enceinte très froide, structurellement peu propice aux atmosphères enivrantes.

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Mais les publics des Bleus du ballon rond et des Bleus de l'ovalie ne sont pas les mêmes. Les tribunes sont capables de s'enflammer plus facilement pour les matchs du XV de France, surtout ceux de l'ère Fabien Galthié avec les résultats positifs et l'art de la dépossession qui peut créer des surprises. Avec de l'enjeu et lorsque les conditions sont favorables, comme l'avait bien montré le fameux France-Ukraine de 2013 qualificatif pour le Mondial de football au Brésil, le public français sait montrer qu'il est un des meilleurs en matière de ferveur pour du sport. Et finalement, les lacunes acoustiques du Stade de France disparaissent.

"Le Stade de France a rugi et vibré avec 80.000 personnes debout, à pleins poumons", constate le New Zealand Herald, tandis que la chaîne locale 1 News parle d'une "atmosphère brûlante".

Un Mondial "différent" des autres

Le public français a impressionné, mais il était tout de même attendu. Peut-être pas dans ces proportions, mais suffisamment pour que Jason Ryan, l'entraîneur des avants néo-zélandais, lance un avertissement avant la rencontre: "J'ai regardé plusieurs matchs du Top 14 ces dernières années. J'ai vu à quel point le public est derrière eux". Car ce qui semble normal pour la France ne l'est pas vraiment chez eux. "Les fans néo-zélandais peuvent être un peu tendres. On s'asseoit et on ne fait pas vraiment de bruit. Les Français, eux, sont à fond et ils chantent", avait ajouté le coach, prédisant une ambiance "électrique" dans ce match d'ouverture. "C'est probablement le truc spécial de la France: leur passion, leur enthousiasme. C'est même leur façon de jouer. C'est pour cela que cette Coupe du monde sera sans doute sensiblement différente des autres".

Après lui, le centre David Havili avait même pris l'exemple de l'UFC Paris pour appuyer le propos: "Le public est différent ici. À l'UFC, c'était énorme. Les fans étaient bruyants, ils applaudissaient, ils chantaient. C'est le même genre d'ambiance dans le rugby et c'est génial de le vivre".

Cette ferveur est aussi un sujet en Uruguay, où le rugby est clairement en retrait par rapport au football. "Pour nous, c'est un plaisir de pouvoir faire nos débuts avec l'équipe locale, assure Guillermo Pujadas. Au-delà du public et du bruit, c'est une source de motivation. N'ayant pas l'habitude de jouer avec autant de monde, cela nous fait gonfler le torse et donner un peu plus".

Article original publié sur RMC Sport