Coupe du monde de rugby 2023: un écart toujours béant entre les cadors et les "petites" nations

Coupe du monde de rugby 2023: un écart toujours béant entre les cadors et les "petites" nations

La France qui colle presque 100 points à la Namibie (96-0), la Roumanie qui encaisse 242 points en trois matchs, le Chili qui ne résiste pas aux Anglais (71-0)... L’édition 2023 de la Coupe du monde de rugby a de nouveau été le théâtre de scores fleuves infligés par le gratin du ballon ovale aux "petites" nations.

"C’est comme si tu faisais boxer un poids moyen contre un poids lourd. Je suis content de les voir. Il y aura toujours des écarts", avoue Vincent Moscato. Si participer au Mondial peut être gratifiant pour les nations des Tiers 2 et 3, cela ressemble davantage à un calvaire, puisqu’aucune progression n’a pu être enregistrée au fil des éditions. La justification parfaite pour resserrer le format de la compétition à 16 équipes pour jouer des rencontres plus disputées ?

L'Uruguay et les Fidji comme bons élèves

Que nenni, puisque World Rugby a acté cette semaine l’élargissement de la Coupe du monde à 24 nations dès la prochaine édition, en Australie en 2027. Quatre autres sélections a priori d’un niveau inférieur se verront infliger des cartons par les superstars. Et le débat sur la place des "petites" nations dans la compétition sera relancé, même si l’édition 2023 a vu quelques équipes créer une surprise.

Dans le groupe A, les Uruguayens ont posé des soucis aux Bleus (27-12) et aux Italiens (38-17), les Fidjiens ont poussé l’Australie vers la sortie (15-22), pendant que les Portugais, invités de dernière minute après l’exclusion de l’Espagne, ont poussé les Gallois dans leurs derniers retranchements (28-8).

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"Il faut jouer plus de matchs contre les grandes nations"

Mais comment limiter un tel écart de niveau entre le top 10 du rugby mondial et les nations des Tiers 2 et 3? "Il faut jouer plus de matchs contre de grandes nations. Cela fait la différence physiquement. Les ‘petits’ pays en ont besoin. Ce serait bien d’avoir au moins un match par an pour progresser. On l’a vu avec l’Italie, qui a intégré le Tournoi des VI nations", expliquait le sélectionneur roumain Eugen Apjok au cours de la compétition.

Si la Squadra a quitté la Coupe du monde dès la phase de poule, elle pose de plus en plus de soucis à ses concurrents du Tournoi, à commencer par les Bleus, qui avaient éprouvé toutes les peines à se défaire des Italiens à Rome (24-29). Ces derniers s’étaient même offert le scalp des Gallois à Cardiff en 2022 (21-22).

Une Coupe des nations pour creuser un fossé plus important?

Hormis au Mondial, les "petites" nations ne se frottent jamais aux cadors de la discipline. Leur chance de faire de gros coups est donc limitée. Pendant le Tournoi des VI nations ou le Rugby Championship pour l’hémisphère sud, le Portugal, la Roumanie, l’Espagne, la Russie, les Pays-Bas et la Géorgie participent au championnat international d’Europe, qui s’est ouvert à toutes les nations du Vieux continent en dehors de celles participant au Tournoi des VI nations.

Pour tenter de redynamiser le niveau, World Rugby a également annoncé la création de la Coupe des nations à partir de 2026. Cette compétition bi-annuelle se substituera tous les deux ans aux tests-matchs de juillet et novembre lors des années paires, sans Coupe du monde ni tournée des Lions britanniques dans l'hémisphère sud. Si les 12 meilleures nations du Tiers 1 croiseront le fer, une deuxième division de 12 nations verra le jour dès 2030, avec un système de promotion/relégation. Reste à savoir si cette solution sera adéquate pour relancer l’intérêt de la phase de groupe de la Coupe du monde et limiter l’écart entre les nations.

Article original publié sur RMC Sport