Conflit d'intérêt en Ligue des nations féminine: pourquoi les Ecossaises ont tout intérêt à perdre leur match contre l'Angleterre

Conflit d'intérêt en Ligue des nations féminine: pourquoi les Ecossaises ont tout intérêt à perdre leur match contre l'Angleterre

La présence dans le même groupe de deux nations, liées par une qualification pour les Jeux olympiques, peut inquiéter. Le match entre l'équipe féminine d'Ecosse contre l'Angleterre, ce mardi soir à Glasgow, pour la dernière journée de phase de poule de Ligue des nations est au coeur d'un sérieux conflit d'intérêt. En cas de victoire face à l'Ecosse, déjà éliminée de la compétition, l'Angleterre pourrait obtenir une première place dans ce groupe 1, synonyme de qualification en demi-finale. Enjeu d'autant plus important pour les Lionesses puisque les deux finalistes de la compétition obtiennent un billet direct pour les Jeux de Paris.

Bizarrerie qui crée le noeud de cette rencontre, certaines joueuses écossaises peuvent prétendre à intégrer la "Team GB", l'équipe britannique olympique qui rassemble les meilleurs joueuses de l'Angleterre, de l'Ecosse, du Pays de Galles, et de l'Irlande du Nord. Ainsi, laisser son équipe perdre ce mardi soir, à domicile, pour certaines Ecossaises leur permettrait d'êtres olympiennes. De quoi susciter quelques interrogations et faire craindre un arrangement entre les deux nations.

Pas une si mince affaire pour les Anglaises non plus

Le choix peut paraître cornélien pour certaines Ecossaises dans cette affrontement sororicide. C'est le cas notamment de la milieue de terrain star, Erin Cuthbert, coéquipières à Chelsea des internationales anglaises Fran Kirby ou encore Lauren James. L'attaquante du Real Madrid, Caroline Weir, déjà sélectionnée avec l'équipe de Grande-Bretagne lors des derniers JO de Tokyo, a également de grandes chances de faire partie du groupe des olympiennes pour les Jeux de Paris.

Alors si le conflit d'intérêt plane sur cette rencontre, elle reste un affrontement entre deux nations à la rivalité séculaire. Difficile donc de voir les Ecossaises, dernière du groupe, quitter la compétition sans jouer leur rôle. Accrocher un résultat contre l'Angleterre en lot de consolation, pour un match qui revêt toujours un caractère historique et dépasse l'enjeu sportif, aurait du sens pour les coéquipières de Rachel Corsie. Le changement de nationalité de la gardienne écossaise Sandy MacIver, passée des Lionnes à l'Ecosse rajoute au récit d'une rencontre épineuse.

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Pour faciliter la Grande-Bretagne dans la course à la qualification olympique, les Anglaises doivent donc terminer premières d'un groupe 1 plus que disputé entre les Pays-Bas (1ère à égalité de points avec l'Angleterre mais devant grâce à une différence de but supérieur de trois unités) et la Belgique (3e avec un seul petit point de retard sur les deux qualifiées).

Dans l'état actuel des choses, si les Néerlandaises l'emportent face à la Belgique, c'est par au moins trois buts d'avance que l'Angleterre devra l'emporter face aux Ecossaises.

C'est la deuxième fois dans l'histoire du football féminin que les deux nations, liées par la qualification olympique, se rencontrent en pleine course pour les Jeux mais la situation de mardi est inédite puisque la première des confrontations en 2019, se faisait dans le groupe D de la Coupe du monde. De quoi éclipser à l'époque un réel conflit pour la qualification olympique, tant la victoire dans la plus grande des compétition était cruciale pour les deux équipes.

Article original publié sur RMC Sport