Le coût exorbitant des “polluants éternels”

En février dernier, déjà, les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) ont défrayé la chronique lorsqu’une enquête du Forever Pollution Projet, un consortium de journalistes européens, a révélé leur présence aussi bien dans l’ensemble des écosystèmes que dans nos organismes. Aujourd’hui, l’ONG suédoise ChemSec, qui travaille avec l’industrie et les responsables politiques pour limiter l’utilisation des produits chimiques toxiques, a livré en avant-première à The Guardian son dernier rapport sur les “polluants éternels” que sont les PFAS.

Ubiquitaires, ces molécules chimiques sont capables, même “à faible dose, de provoquer des maladies comme le cancer, des dysfonctionnements des reins et du système immunitaire ou encore induire des malformations congénitales”, énumère le quotidien britannique. Pourtant, chaque année, ces produits chimiques nocifs continuent d’être produit et de polluer. ChemSec a identifié 12 entreprises, parmi lesquelles “Chemours, Solvay, Daikin, Honeywell, BASF, Merck et Bayer, comme étant les plus gros producteurs de PFAS et pollueurs aux PFAS au monde”, écrit le Guardian.

Recettes faibles contre coûts faramineux

Bien que l’ONG et plusieurs investisseurs à travers l’Europe essaient de toujours plus réglementer l’usage de ces molécules indestructibles, questionner leur mode de production et leur utilisation, et ainsi mettre la pression sur les industriels, ces derniers continuent de dissimuler des informations relatives aux PFAS. Une manière pour eux de protéger leurs “secrets industriels”.

Dans son rapport, qui sera rendu public d’ici quelques semaines, ChemSec distingue quatre catégories : le coût de l’assainissement du sol et de l’eau, et les coûts dans le secteur de la santé ainsi que dans celui de la biosurveillance. Un kilo de PFAS se vend 19 euros. En revanche, si l’on “prend en compte tous les coûts sociétaux associés à la production et à l’usage des PFAS, alors un kilo vaudrait 18 734 euros”, détaille le journal. Cela représenterait, pour l’économie mondiale, un coût annuel de près de 17 500 milliards de dollars [16 000 milliards d’euros], soit presque la moitié de l’ensemble de la dette américaine. Un chiffre que l’ONG compare avec celui des recettes relatives aux ventes de PFAS qui culminent à… 4 milliards de dollars par an.

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