Chirurgie : les opérations réalisées par des femmes génèrent moins de complications pour les patients, montrent ces deux études

Image d’illustration d’un chirurgienne durant une opération.
Image d’illustration d’un chirurgienne durant une opération.

SANTÉ - Les patients opérés par chirurgiennes sont moins sujets à des complications ou requièrent moins de soins de suivi que lorsqu’ils sont opérés par des hommes, c’est ce que démontrent deux études publiées mercredi 30 août dans la revue scientifique JAMA Surgery« En tant que chirurgien homme, je pense que ces données devraient nous amener, moi et mes collègues à prendre du recul et à réfléchir au pourquoi du comment », explique le Dr. Christopher Wallis, coauteur de l’une des deux études au Guardian.

25 % plus de risque de mourir

La première étude s’est déroulée au Canada. Les chercheurs se sont attardés sur près d’1,2 million de patients ayant subi différents types d’opérations courantes entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2019. Ils ont ensuite observé le suivi postopératoire des patients.

Ils se sont rendu compte que 90 jours après une opération, 13,9% des patients traités par des chirurgiens ont eu des complications, allant d’infections à la mort en passant par un infarctus ou un AVC, contre 12,5% pour les chirurgiennes. Par ailleurs, les patients traités par des chirurgiens étaient 25 % plus susceptibles de mourir un an après l’opération que ceux traités par des chirurgiennes.

La seconde étude semble également aller dans ce sens. Cette fois, celle-ci s’est concentrée sur une procédure en particulier : la cholécystectomie. Cette opération consiste à retirer la vésicule biliaire. Les données ont été collectées sur plus de 160.000 patients ayant subi cette intervention entre 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2019 en Suède.

Tout comme l’autre étude, celle-ci arrive à la conclusion que les chirurgiennes avaient des « résultats plus favorables » que leurs homologues masculins. Les patients ont moins de complications et restent moins longtemps à l’hôpital lorsqu’ils sont opérés par une femme.

Pourquoi cette différence ?

Alors pourquoi cette différence ? La raison reste inconnue d’après la seconde étude. « Les données suggèrent que les chirurgiennes sont plus susceptibles de prendre des décisions  en se concentrant sur le patient, plus disposées à travailler en collectif et à sélectionner plus soigneusement les patients à opérer », estime Pr. Martin Almquist dans un éditorial accompagnant les deux études.

Cette dernière étude met tout de même en avant le fait que les chirurgiennes prennent aussi plus de temps pour effectuer leurs opérations que leurs collègues masculins.

De quoi faire dire à Tim Mitchell, le président of the Royal College of Surgeons of England qu’il y a aussi des biais dans « la complexité  des cas cliniques » qui ne peuvent pas complètement être exclus.« Mais le mythe du chirurgien « cowboy solitaire » appartient à une époque révolue depuis longtemps », reconnaît-il également auprès du Guardian.

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