Chaos du Stade de France: l’UEFA aurait fourni de fausses preuves afin de protéger un ami de Ceferin

Des accusations embarrassantes pour l’UEFA. Selon The Guardian, qui a eu accès à des communications internes, son ancienne collaboratrice Sharon Burkhalter-Lau, directrice des opérations et spécialiste de la gestion d’événements, affirme que l’instance européenne a fourni de "preuves complétement fausses" durant l’enquête visant à établir la responsabilité des incidents qui ont eu lieu en marge de la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid et Liverpool, le 28 mai 2022 au Stade de France (1-0). Des milliers de supporters se sont retrouvés bloqués dans des files d’attente interminables, certains se faisant agresser sur le parvis du stade.

Le rapport des experts en charge de l’enquête, nommés par l’UEFA, a conclu que le fiasco de Saint-Denis était principalement dû au service de Sharon Burkhalter-Lau (qui était la deuxième responsable de la planification de cette finale de C1). Une manière de dédouaner en bonne partie le service de sûreté et de sécurité, dirigé par Zeljko Pavlica, l’un des meilleurs amis d’Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA, qui aurait été "marginalisé" durant les événements.

Pavlica aurait manqué des réunions importantes avant la finale

Des conclusions vivement contestées par Burkhalter-Lau, qui travaillait depuis 2022 au sein de l’instance, avant de démissionner en mai dernier. Dans une note adressée à Theodore Theodoridis, le secrétaire général de l’UEFA, et trois autres hauts fonctionnaires, Sharon Burkhalter-Lau dénonce des "déclarations fausses et concertées" fournies par des membres de l’instance dans le but de minimiser la responsabilité de Pavlica et de ses équipes. Elle affirme que le dirigeant slovène, dont Ceferin était le témoin de mariage en 2018, ne s’est pas présenté à des réunions de sécurité essentielles avant la finale et que ses collaborateurs n’ont pas fourni certaines informations cruciales pour le processus de planification de l’événement.

Dans son témoignage devant les experts en charge de l’enquête, qui n’a pas été inclus dans le rapport final, Pavlica a expliqué qu’il se trouvait dans la zone VIP du Stade de France durant la majeure partie de la finale entre le Real Madrid et Liverpool. Il a affirmé avoir été mis au courant de la crise lors d’une réunion à 20h45, durant laquelle Ceferin a décidé de retarder le coup d’envoi.

L’UEFA assure que les preuves ont été "fournies en toute bonne foi"

Garde du corps personnel de l’ancien président slovène Janez Drnovsek, Zeljko Pavlica cultive une amitié de plusieurs décennies avec Aleksander Ceferin, réélu en mai dernier à la présidence de l’UEFA jusqu’en 2027. Il a été nommé à son poste actuel en 2021, sans procédure officielle de recrutement. L’UEFA a alors déclaré qu’il était "le successeur naturel" de son prédécesseur Kenny Scott. Certains ont rapidement pointé son manque d’expérience pour occuper une responsabilité aussi importante. Il pourrait prochainement changer de fonction au sein de l’instance européenne.

Contactée par The Guardian, l’UEFA a confirmé que l’enquête interne qu’elle a diligentée après le chaos du Stade de France avait mis en lumière "différents points de vue" au sein de ses dirigeants. Mais elle assure que les investigations ont été menées sur la base de "preuves fournies en toute bonne foi". Également sollicitée, Sharon Burkhalter-Lau n’a pas souhaité s’exprimer.

Article original publié sur RMC Sport