Côte d’Ivoire : quand le prix du cacao cristallise les enjeux de toute une filière

Plantation de cacao. Région du Bélier, Côte d’Ivoire. 2024.  - Credit:Hadrien Degiorgi
Plantation de cacao. Région du Bélier, Côte d’Ivoire. 2024. - Credit:Hadrien Degiorgi

De New York à Londres, les prix du cacao flambent. Ces dernières semaines, le cours des précieuses fèves s'est envolé pour franchir la barre symbolique de 10 000 dollars la tonne. Une hausse historique puisque le prix moyen a bondi de plus de 230 % au cours de la dernière année. En cause, les mauvaises récoltes des pays producteurs et une demande qui ne faiblit pas. En Côte d'Ivoire, dont les terres fertiles assurent 45 % de la demande mondiale, les voix grondent chez les petits exploitants de l'or brun, qui ne profitent pas de cette hausse sur les marchés mondiaux. Pour calmer la situation, l'État ivoirien a annoncé une révision exceptionnelle du prix d'achat au kilo garanti pour les cultivateurs.

 - Credit: ©  Hadrien Degiorgi
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Écabossage manuel du cacao. Région du Bélier, Côte d’Ivoire. 2024. © Hadrien Degiorgi

Un système de production très régulé

En Côte d'Ivoire, c'est l'État qui – à travers son Conseil Café-Cacao (CCC) – fixe pour chaque période de deux ans le prix de revient perçu par les exploitants de champs cacaoyers. Ce prix appelé « bord-champ » est donc passé de 1 000 à 1 500 francs CFA du kilo au 1er avril 2024 (soit 2,28 €). Au gré des deux à trois récoltes annuelles, ce sont ensuite de grandes coopératives et autres acheteurs agréés qui ont la charge de centraliser, puis [...] Lire la suite