Bruno Retailleau évoque « les belles heures » de la colonisation, une récidive pour le chef LR au Sénat

Le président du groupe LR, qui s’insurge contre la politique de la « repentance perpétuelle », affirmait déjà en 2020 qu’« il n’y a pas eu que des moments sombres dans la colonisation ».

Le patron du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau.

POLITIQUE - Bruno Retailleau persiste et signe : la colonisation française en Afrique a été marquée par des « heures noires », mais aussi « des heures qui ont été belles ». C’est ce qu’a affirmé ce mardi 12 septembre le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, fustigeant la « repentance perpétuelle » qui « affaiblit » selon lui le pays. Une position qui n’est pas nouvelle chez le Vendéen.

« La colonisation c’est bien entendu des heures qui ont été noires, mais c’est aussi des heures qui ont été belles, avec des mains tendues », a-t-il déclaré sur Sud Radio.

Le sénateur de la Vendée évoquait en amont le « silence » du Maroc face à l’aide proposée par la France après le séisme meurtrier de vendredi. « Le signe de l’échec de la politique africaine d’Emmanuel Macron », a estimé le patron de la droite sénatoriale, faisant le lien avec les récents putschs au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Trois pays où « une forme de haine anti-française s’est exprimée », ce qui est « sans doute (un) effet de la colonisation », a-t-il reconnu. Mais « quand je me rends en Afrique, on ne me dit pas ça », a-t-il ajouté, « on me dit qu’ils attendent une France qui ne soit pas repentante, qui soit forte et qui assume ».

En 2020 déjà, le « mais » de Retailleau sur la colonisation

Tout l’inverse du président de la République Emmanuel Macron, qui « n’a pas compris qu’en réalité, se promener dans ces pays en faisant perpétuellement repentance, attise la haine de soi et le mépris des autres », a continué Bruno Retailleau. « La France s’affaiblit dans l’intention parce qu’il y a la repentance », a-t-il insisté, reprochant encore au chef de l’État de s’être appuyé « beaucoup sur la bourgeoisie africaine de la diaspora (...) contre les dirigeants », ce qui a « introduit une sorte de suspicion ».

Ces propos du président des sénateurs LR font écho à ceux de novembre 2020, lorsque Bruno Retailleau avait soutenu le Premier ministre Jean Castex. Dans un appel d’unité à « la communauté nationale », le locataire de Matignon avait alors déclaré le 2 novembre : « Je veux ici dénoncer toutes les compromissions qu’il y a eues pendant trop d’années, les justifications à cet islamisme radical : nous devrions nous autoflageller, regretter la colonisation, je ne sais quoi encore ».

Quand plusieurs élus, notamment ultramarins, avaient réclamé des excuses, Jean Castex avait pu compter sur le soutien de Bruno Retailleau. « J’ai aimé le début de ce qu’a dit Jean Castex sur TF1 dimanche. (...) Il ne s’agit pas de dire que notre propre histoire comporte que des moments sombres, mais on a des moments de gloire et la colonisation, il n’y a pas eu que des moments sombres dans la colonisation », affirmait-il.

En juillet dernier, l’élu vendéen avait été accusé de racisme après avoir pointé « une sorte de régression vers les origines ethniques » en banlieues, dans le contexte des émeutes après la mort de Nahel d’un tir policier. La Ligue des Droits de l’Homme avait annoncé une plainte pour « injure publique ».

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