Bellator 296: comment Mansour Barnaoui peut s’offrir un combat de rêve contre un nom mythique

Il ne participait pas vraiment à la conférence de presse, simple spectateur au premier rang. Mais son nom a alimenté pas mal de questions. Champion des légers du Bellator, Usman Nurmagomedov est à Paris pour assister ce vendredi au combat très attendu entre Mansour Barnaoui et Brent Primus au premier tour du tournoi Grand Prix à un million de dollars de l’organisation américaine. Une visite intéressée: le Daghestanais sera l’adversaire du vainqueur en demi-finale, où il remettra une nouvelle fois sa ceinture en jeu après l’avoir conservée contre Benson Henderson en mars pour son entrée en lice dans ce tournoi au casting sublime.

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Un potentiel adversaire entouré d’une aura très particulière. Le champion porte un nom, Nurmagomedov, qui compte dans l’histoire du MMA. Le patronyme est aussi celui de Khabib, son cousin, ancien champion des légers de l’UFC parti à la retraite invaincu et légende de la discipline. Un cador dont le cousin suit les traces. Devenu champion du Bellator en novembre dernier, à 24 ans (il en a désormais 25), Usman Nurmagomedov reste invaincu en carrière (17-0). Doté d’une lutte de qualité, comme tout bon Daghestanais qui se respecte, et passé par le sambo comme son illustre cousin, il possède un striking de meilleure qualité que ce dernier avec un passé dans le muay-thaï.

Mais face à Barnaoui, dans l’hypothèse où ce choc devient réalité, il y aura aussi un aspect psychologique à gérer. "The Afro-Samurai" n’est pas n’importe qui aux yeux du clan Nurmagomedov. En avril 2013, dans l’organisation M-1 Challenge en Russie, le spécialiste du sol fait face à un certain Islam Makhachev, l’actuel champion des légers de l’UFC lui aussi formé par papa Abdulmanap Nurmagomedov. Passé proche de la victoire, qu’il aurait sans doute obtenue sans un arbitre qui a relevé une belle position au sol en sa faveur sans raison vraiment valide, Barnaoui est resté dans la mémoire de Makhachev.

"Il m’a vraiment mis en difficulté, reconnaît ce dernier au micro de RMC Sport. C’est l’un des combats les plus compliqués de ma carrière." Bel hommage. Et réalité, surtout. Six ans plus tard, en 2019 au Road FC, il joue un nouveau mauvais tour au clan daghestanais en mettant KO – sur un superbe coup de genou sauté – Shamil Zavurov, cousin éloigné de Khabib, qui sort impressionné de la performance et du style atypique du combattant de Malakoff. De quoi donner une forme d’appréhension à son possible futur adversaire pour le titre du Bellator? "C’était il y a longtemps, Mansour n’est plus le même, Islam non plus", évacue le champion.

Ce qui ne l’empêche pas de se projeter un peu sur l’importance et la qualité d’un tel combat. "C’est un très bon combattant, un superbe athlète, et ça fait longtemps qu’il n’a pas perdu, lâche le champion dans un entretien sur la chaîne Twitch de RMC Sport. Ce n’est pas un adversaire facile pour quiconque. Si ce combat se fait, ça peut être un des plus grands combats de l’histoire du Bellator." Sportivement, vu les qualités des deux, difficile de lui donner tort. Un Nurmagomedov-Barnaoui ne serait sans doute pas loin de ce qui pourra se faire de mieux sur la planète MMA en 2023. Et serait tout sauf perdu d’avance pour le second. "Mansour a complétement les armes pour battre Usman", tranche Taylor Lapilus, combattant UFC et consultant RMC Sport.

S’il y parvient, il touchera un double Graal: devenir champion du Bellator, une des plus grosses organisations au monde dans cette discipline, et être le premier homme à infliger une défaite à l’un des trois grands combattants portant le nom Nurmagomedov, Khabib (29-0, aujourd’hui retraité), Usman et Umar (16-0, actuellement à l’UFC). Trop méconnu du grand public par rapport à son talent, qui est immense, Mansour Barnaoui va prendre de la lumière avec son combat à Paris – son premier en France depuis plus de dix ans – face à Brent Primus. Mais s’il affronte et bat Usman Nurmagomedov, la chose prendrait une autre dimension. Ce n’est plus seulement en France que beaucoup connaîtraient son nom. Le monde lui appartiendrait.

Article original publié sur RMC Sport