Au théâtre de la Ville, l’œuvre de Vercors est adaptée par un dramaturge rwandais

Scène de la nouvelle version de Zoo ou l'Assassin philanthrope de Vercors, aux Abbesses jusqu'au 7 mai.  - Credit:Jean-Louis Fernandez
Scène de la nouvelle version de Zoo ou l'Assassin philanthrope de Vercors, aux Abbesses jusqu'au 7 mai. - Credit:Jean-Louis Fernandez

Qu'est-ce qu'un homme ? Après le comble de l'inhumanité que fut la Shoah, Jean Bruller (1902-1991), qui avait pris le pseudonyme de Vercors pendant la Résistance avant de le conserver en tant qu'écrivain, interrogeait la notion même de l'humain dans son roman Les Animaux dénaturés en 1952, dix ans après son œuvre la plus célèbre, Le Silence de la mer. En 1963, Vercors transposa son livre en pièce de théâtre, sous le titre Zoo ou l'Assassin philanthrope. La pièce fut montée en 1975 à Paris par Jean Mercure, alors directeur du théâtre de la Ville.

En ce printemps 2024, le directeur actuel de cette même scène, Emmanuel Demarcy-Mota, remet au programme la pièce de Vercors, qu'il avait lui-même créée en 2021 au musée d'Orsay, ici dans une nouvelle version. À la différence près qu'elle est adaptée par un dramaturge rwandais, Dorcy Rugamba, et interprétée par des comédiens rwandais.

Une pièce qui questionne la frontière entre l'homme et l'animal

Zoo ou l'Assassin philanthrope met en scène le « procès » d'un journaliste britannique, Douglas Templemore, jugé pour infanticide. Infanticide, vraiment ? Rien n'est moins sûr et toute la question est là puisque le bébé, sa propre fille, que cet homme a tué d'une injection de strychnine, s'apparente davantage, selon le médecin qui a constaté son décès, à un singe qu'à un être humain.

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