Au Havre, la venue de Médine divise ces militants écologistes après trois semaines de polémique

POLITIQUE - « Ce n’est pas possible de faire de telles erreurs et de tendre le bâton pour se faire battre ». Aux Docks du Havre (Seine-Maritime), les militants écologistes venus participer aux journées d’été sont un peu sonnés.

Depuis trois semaines, leur parti est au centre des critiques pour avoir invité, puis maintenu l’invitation au rappeur controversé Médine, malgré un tweet jugé antisémite adressé à l’essayiste Rachel Khan.

« Un invité local sur 300 intervenants » - Tondelier

Dans son discours d’ouverture ce jeudi 24 août, Marine Tondelier, la secrétaire nationale du parti a dit souhaiter « qu’il puisse sortir quelque chose d’utile de cet échange qui fasse reculer l’antisémitisme dans ce pays », tout en regrettant qu’un « un invité local, correspondant à une ligne du programme sur 50 pages, déchaîne les passions. Alors que les journées d’été des écologistes, ce sont 2000 participants et 300 intervenants ».

Dans les travées de ce rendez-vous d’été, beaucoup partagent cet avis. « Il y a plein d’ateliers qui nous attendent, je ne souhaite pas que ça occulte l’ensemble des questions qu’on va aborder », réagit François, un conseiller départemental EELV, qui n’ira pas écouter Médine ce jeudi 24 septembre, même s’il ne se serait pas prononcé pour une désinvitation de l’artiste. « Le mal est fait, c’était une erreur de l’inviter », en conclut-il.

« Le mal est fait »

« J’irai pour interpeller Médine. J’ai proposé de venir avec nos œufs et nos tomates, mais la démocratie c’est la douceur », se contient au contraire Thomas, à côté de lui. « Il y a toujours une instrumentalisation de nos idées. On va passer au-delà », espère Pierre qui ne veut plus en parler au micro du HuffPost pour ne pas en rajouter.

« Je pense qu’il y a eu une mauvaise communication, mais il faut l’inviter pour qu’il y ait un débat et qu’il exprime ce qu’il est aujourd’hui et son engagement politique », juge Sylvie, conseillère fédérale du parti.

« On n’est pas toujours d’accord, concède Noé, étudiant, mais des personnes qui ont tenu des propos polémiques et qui ont une volonté de se déconstruire, ce n’est pas la peine de les exclure du débat politique, au contraire on peut déconstruire encore plus de personnes ».

« Pour des ruraux comme moi, c’est un non-sujet. On n’en parlera plus dans trois semaines », prédit Gilles, garde-forestier. Pas sûr que les traces s’effacent aussi rapidement...

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