Attentat de Trèbes : les victimes racontent la panique au Super U

Le Super U de Trèbes le 24 mars 2018. Un périmètre de sécurité a été établi autour du supermerché touché la veille par une attaque terroriste.  - Credit:PASCAL RODRIGUEZ/SIPA
Le Super U de Trèbes le 24 mars 2018. Un périmètre de sécurité a été établi autour du supermerché touché la veille par une attaque terroriste. - Credit:PASCAL RODRIGUEZ/SIPA

Elle avait oublié de prendre les oranges et ce demi-tour soudain à la caisse lui a peut-être sauvé la vie. Ce vendredi 23 mars 2018, Morgane, 21 ans à l'époque, fait des courses pour une personne âgée au Super U de Trèbes, en périphérie de Carcassonne. Elle ne se doute pas, à 10 h 39, que le terroriste Radouane Lakdim va débarquer, tuant deux personnes dans le magasin avant d'assassiner le gendarme Arnaud Beltrame.

Lors de son demi-tour salvateur, Morgane tombe en rayon sur un employé, debout sur un escabeau. Une première détonation claque. Morgane et l'employé échangent un regard. Nouvelle détonation. « On continue à se regarder en trouvant ça anormal », raconte la jeune femme face à la cour d'assises spéciale de Paris, ce vendredi 26 janvier.

Un « Allah akbar » résonne dans le magasin. « Là, ce n'était pas comme à la télé, c'était réel, poursuit-elle. Je me suis dit que je ne rentrerais pas chez moi ce jour-là. J'ai vu pas mal de choses défiler, je regrettais de ne pas pouvoir dire au revoir à mes proches. » Une dame blonde court dans les allées en intimant à tout le monde de s'enfuir. Morgane suit le mouvement. À ce moment-là, Radouane Lakdim a déjà abattu Christian, le boucher du Super U, et Hervé, un client.

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