Attaque au couteau à Arras : le père de Mohammed Mogouchkov "condamne" l’acte mais en veut à la France

Yaqoub Mogouchkov, fiché S et expulsé de France en 2018, s’est exprimé sur BFMTV deux semaines après l’attentat perpétré par son fils et qui a coûté la vie à Dominique Bernard.

C’est la première fois qu’il s’exprime depuis l’attentat perpétré par son fils à Arras. Yaqoub Mogouchkov s’est exprimé au micro de BFMTV dans un entretien diffusé ce vendredi 27 octobre à l’antenne. S’il « condamne » l’acte de son fils Mohammed, il en veut aussi à la France.

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Yaqoub Mogouchkov a été contacté par BFMTV afin qu’il s’exprime sur sa version des faits. Fiché S et expulsé en 2018 de la France, il est en effet soupçonné d’avoir « entretenu à distance un climat religieux ultraradical », explique le journaliste Vincent Ventighem qui l’a interrogé par téléphone.

« Bien sûr je condamne. J’ai été choqué, ça a été très difficile à comprendre. Moi non plus je ne comprends pas », affirme Yaqoub Mogouchkov tout juste deux semaines après l’attaque perpétrée au lycée-collège Gambetta d’Arras, qui a coûté la vie à Dominique Bernard. « Ce qu’il a fait est inacceptable », a-t-il ajouté depuis l’Arménie, où il séjourne depuis « une semaine ».

« Tuer, c’est contre les règles de l’islam », a-t-il insisté, lui qui se décrit comme « très pratiquant » mais « pas radicalisé ». Il a également présenté ses condoléances à la famille du professeur tué lors de cette interview réalisée en français.

« La France déteste l’islam »

Toutefois, Yaqoub Mogouchkov a mis en cause l’État français dans le passage à l’acte de son fils. S’il a cité l’« état mental anormal » de Mohammed et « sa mère » avec qui le jeune homme se disputait beaucoup comme étant des éléments déclencheurs, il ajoute que « la politique française » y est aussi pour quelque chose.

« Je le dis clairement, je n’ai peur de personne. La politique française est contre l’islam, il faut le reconnaître », a-t-il affirmé. « Tout le monde sait que la politique menée par la France est clairement contre l’islam. Toujours interdire au nom de la liberté. Interdire, interdire », a-t-il dénoncé.

Il en veut à la France qui, à ses yeux, « pratique une politique de provocation avec les caricatures du prophète Mahomet » et plus récemment avec « l’interdiction de l’abaya » dans les collèges et du hijab. « La France déteste l’islam (...), elle n’essaie pas de régler les problèmes », a-t-il ajouté.

La famille Mogouchkov était déjà connue des services de police avant l’attaque. Outre le père fiché S, Mosvar, l’aîné des garçons, a été condamné à cinq ans d’emprisonnement, en 2023, pour ne pas avoir dénoncé un projet d’attentat à Paris aux abords de la présidence de la République, dont il avait connaissance. Il a ensuite été condamné pour apologie du terrorisme.

Mohammed, était fiché pour radicalisation islamiste depuis février 2021 suite à un signalement de l’Éducation nationale. Le cadet, âgé de 16 ans, est également en détention pour complicité dans l’attentat d’Arras.

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