Assassinat de Nathalie Debaillie : le procès d’un drame annoncé

Le 27 mai 2019, le corps sans vie de Nathalie Debaillie, 45 ans, était découvert au domicile lillois de son ex-conjoint, Jérôme Tonneau. Un peu plus tôt dans la journée, aidé de trois complices, il l'avait enlevée, jetée dans le coffre d'une fourgonnette, bâillonnée. Nathalie sera retrouvée quelques heures plus tard gisant dans la baignoire de son ex-conjoint, égorgée au cutter. Tragique dénouement d'un drame annoncé : entre février et mai 2019, Nathalie Debaillie avait déposé trois mains courantes et une plainte à l'encontre de Jérôme Tonneau. C'est son procès – et celui de ses trois complices – qui s'ouvre ce lundi devant la cour d'assises du Nord.

En décembre prochain, le tribunal de Paris devra aussi juger un autre volet de l'affaire. Fin 2023, l'avocate de la famille de la victime, M^e Isabelle Steyer, avait annoncé attaquer l'État en responsabilité. Car pour la famille, au-delà de l'assassin présumé de Nathalie, c'est aussi la police de Lille qui a permis le crime. Avant cela, nul doute que planera sur le procès d'assises cette sempiternelle question : comment une femme qui a porté plainte peut-elle mourir sous les coups de son conjoint ?

« Elle n'en pouvait plus »

Nathalie Debaillie et Jérôme Tonneau font connaissance en 2017, sur un site de rencontres. Elle a alors 45 ans, lui 52. Ils n'habitent pas ensemble, mais cela n'empêche pas Jérôme Tonneau de lancer chez Nathalie d'importants travaux. « Il voulait s'approprier les lieux », observe M^e Steyer. Na [...] Lire la suite