Après l’affaire Rubiales, la Fédération espagnole de football répète son « engagement » à se réformer

Le siège de la Fédération royale espagnole de football (RFEF), à Madrid, le 15 septembre 2023.
PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

ESPAGNE - Alors que l’équipe féminine championne du monde réclame une refonte en profondeur des instances, la Fédération espagnole de football (RFEF) a réitéré ce vendredi 15 septembre « son engagement » à apporter des changements « progressifs » à l’institution.

« La RFEF veut montrer publiquement son engagement absolu et réel à continuer d’entreprendre les changements essentiels qui rétablissent le fonctionnement de l’organisation », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

L’institution « est convaincue que les transformations sont nécessaires et, par conséquent, elles seront réalisées le plus rapidement possible, progressivement », ajoute le texte publié à l’issue d’une réunion du comité directeur de la RFEF.

La RFEF a également apporté son soutien à Pedro Rocha, président par intérim depuis la suspension puis la démission de Luis Rubiales, auteur d’un baiser forcé sur la joueuse Jenni Hermoso après la victoire de l’Espagne en finale du Mondial cet été.

« Pedro Rocha dirigera le processus de transition au sein de la RFEF jusqu’aux prochaines élections », indique le communiqué.

Selon des sources au sein de la Fédération, les dirigeants actuels envisagent de demander l’autorisation au Conseil supérieur des sports pour organiser des élections au premier trimestre 2024.

Les championnes du monde demandent des « changements radicaux »

« Nous devons commencer par le début. Il est essentiel pour garantir l’avenir du football espagnol d’entreprendre progressivement des transformations et de retrouver la dignité et la crédibilité perdues après les événements de la Coupe du monde », a déclaré Pedro Rocha, cité dans le communiqué.

La RFEF lance également un « appel au dialogue et à la coopération » dans un scénario « atypique » comme celui vécu avec l’équipe féminine espagnole, et « souhaite renforcer son engagement auprès des championnes du monde, pour lesquels elle éprouve une immense fierté ».

La RFEF a dû reporter ce vendredi l’annonce de la liste des sélectionnées pour les matches de la Ligue des Nations contre la Suède et la Suisse. La quasi-totalité des championnes du monde espagnoles ont dans un communiqué conditionné leur retour en sélection à des « changements radicaux » à la tête des instances du football national.

Les joueuses de la « Roja » exigent notamment la « restructuration de l’organigramme du football féminin » et « du cabinet de la présidence et du secrétariat général » de la RFEF, et surtout la démission de Pedro Rocha.

Le baiser forcé du président de la fédération Luis Rubiales à la N.10 Jennifer Hermoso, lors de la remise des médailles après le sacre mondial le 20 août à Sydney, a plongé le football espagnol dans le chaos et déclenché une vague d’indignation internationale.

Luis Rubiales, accusé d’« agression sexuelle », s’est vu également interdire ce vendredi de s’approcher à moins de 200 m de la joueuse.

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