« Amal : un esprit libre », un film sur la bravoure contre l’obscurantisme

 - Credit:UFO Distribution
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Libre, l'esprit l'est peut-être, mais certainement pas le corps. Meurtri tout autant par l'agression homophobe de ses camarades que par les gouttes d'eau qui glissent, implacables, sur son épaule ensanglantée dans cette première scène marquante, celui de Monia ne demande plus qu'à s'affaisser sous la douche parsemée de rouge.

Celui d'Amal, professeure de français à l'affiche dans ce drame belge dont on ne sort pas indemne, semble s'affaiblir un peu plus chaque minute sous les coups bas, les menaces, les silences qui rythment son combat contre l'islamisme au lycée.

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Si le film commence avec Monia, lycéenne lesbienne harcelée par d'autres élèves, et finit avec Amal, enseignante dont la soif de transmettre se heurte au mur de l'obscurantisme religieux, ce n'est pas par hasard. Car ces deux femmes, héritières des Lumières dans ce qu'elles ont eu de plus subversif et de plus révolté, se liguent comme un seul corps contre ce qui les empêche de s'affirmer, de s'émanciper, d'exister.

Leur réponse face au fanatisme : ne pas lâcher, et surtout ne pas s'effacer. Monia assume sa sexualité sur la messagerie privée de sa classe, qui devient dès lors une arène d'anonymes la menaçant de mort ; Amal entreprend d'enseigner les textes du poète arabo-musulman et homosexuel Abu Nawas à ses élèves, qu'elle sait pourtant divisés – doux euphémisme – sur la question.

C'est ensuite tout un engrenage – bien trop [...] Lire la suite