6 juin 1944 : comment les Alliés ont enfumé les nazis

Des troupes américaines à bord d'une péniche de débarquement s'approchent d'Omaha Beach lors du débarquement du 6 juin 1944.  - Credit:Alamy / Alamy/ABACA
Des troupes américaines à bord d'une péniche de débarquement s'approchent d'Omaha Beach lors du débarquement du 6 juin 1944. - Credit:Alamy / Alamy/ABACA

L'art de la guerre s'appuie aussi sur la désinformation. C'est en tout cas la grande leçon du 6 juin 1944 où les Alliés ont fait tout leur possible pour bombarder les Allemands d'indices et de faux messages afin de garder secrète jusqu'au bout la zone du fameux débarquement sur les plages de Normandie. Et dans cette stratégie du bluff, tous les coups sont permis… Les nazis savaient qu'une offensive viendrait de l'ouest, comme en témoigne la mise en place d'une ligne de défense impressionnante sur les côtes françaises, renforcée par Rommel. Mais la zone est grande : l'invasion arrivera-t-elle par la Bretagne ? La Normandie ? Le Cotentin ? Le Pas-de-Calais ?

Les Alliés vont évidemment tout faire pour maintenir le mystère et brouiller les pistes, comme le rappelle l'ouvrage diablement intrigant de Jean-Baptiste Pattier, D Day. Histoires mémorables du Débarquement (Dunod Poche). Ils embauchent même un sosie du général Montgomery pour faire croire à un nouvel assaut en Méditerranée, en France ou dans les Balkans… On déniche un ex-acteur, enrôlé dans l'armée britannique, qui ressemble comme deux gouttes d'eau au patron des forces d'invasion terrestres stationnées en Angleterre. L'officier suit une formation express où on lui enseigne le style, les tics et le léger bégaiement de Montgomery avant de l'envoyer en tournée en Méditerranée : Gibraltar, Alger, le sosie s'affiche dans les réceptions, évoque brièvement un mystérieux « Plan 303 » qui revient aux oreilles d [...] Lire la suite