Équitation : à la recherche de la soumission naturelle

Pierre Crampon, « étho-dresseur », avec son cheval, au haras de La Folie (Eure-et-Loire).   - Credit:Quentin Houdas/REA pour « Le Point »
Pierre Crampon, « étho-dresseur », avec son cheval, au haras de La Folie (Eure-et-Loire). - Credit:Quentin Houdas/REA pour « Le Point »

Ce jour-là, dans le vieux manège du haras de La Folie, près de Maintenon (Eure-et-Loir), Pierre Crampon travaille avec un magnifique cheval noir, nerveux, presque agressif et pas du tout décidé à galoper en longe. Le dresseur le laisse s'agiter jusqu'à ce qu'il se calme et vienne se placer de lui-même dans le cercle. Pas de cris, pas de grands gestes. La chambrière, le long fouet utilisé pour dresser les chevaux, balaie parfois le sol, sans jamais s'approcher des jambes de l'animal. « Je l'utilise quand il se désunit, quand son galop perd son harmonie. »

Bien-être équin

Lorsque l'animal est apaisé, le dresseur lui fait faire des mouvements simples : avancer, s'arrêter, baisser l'encolure, reculer. « La base du travail. Toujours commencer par là. » Quand son propriétaire le récupère au bout d'une vingtaine de minutes, le cheval est connecté, tranquille. « Je ne l'ai jamais eu aussi bien en main », s'étonne le cavalier.

« C'est un cheval qui n'accepte pas le contact de la main, commente Pierre Crampon. Il faut changer son logiciel. » Installateur et réparateur de disques durs équins, tel est le vrai métier de ce spécialiste des chevaux difficiles. Lui se compare volontiers à un ingénieur dans un stand de Formule 1 : « J'attends que le pilote m'apporte la voiture pour affiner les réglages. »

Le mot “dresser” a mauvaise réputation, car il évoque la soumission par la force. Mais dresser, cela signifie aussi “élever vers le haut”.Pierre Crampon

À quelques mètres de l [...] Lire la suite