À l’AG de BNP Paribas, huées contre des scientifiques venus alerter sur le climat

CLIMAT - « Non non non, assez ! ». Les huées ont résonné dans la grande salle où se déroulait ce mardi 16 mai l’Assemblée générale de la banque BNP Paribas. Soutenus par plusieurs associations pour le climat (Les Amis de la Terre, Notre Affaire à Tous et Oxfam France), des scientifiques sont venus prendre la parole pour confronter le Conseil d’administration de la banque sur ses financements des énergies fossiles. Et, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, l’accueil n’a pas été chaleureux.

Ces scientifiques viennent du collectif Scientifique en rébellion, et représentent 600 de leurs collègues, tous à l’origine d’une lettre ouverte publiée il y a trois mois à l’attention de la BNP Paribas. Parmi les signataires, des auteurs du GIEC tels que Christophe Cassou, Jean Jouzel ou encore Yamina Saheb.

Le collectif réclamait dans sa lettre que la première banque française prenne ses responsabilités et cesse tout soutien à l’ouverture de nouveaux gisements pétroliers et gaziers. « BNP Paribas n’a même pas pris la peine de répondre à notre lettre ouverte » regrette Olivier Aumont, océanographe et membre de scientifiques en rébellion.

Les questions des scientifiques interrompues par le public

Face à ce silence, les scientifiques se sont invités à l’Assemblée générale de la banque, pour réappuyer leur propos. Milan Bouchet-Valat, chercheur en sociologie et membre de Scientifiques en rébellion, a par exemple interpellé la BNP Paribas sur sa stratégie sur le gaz fossile : « BNP Paribas prévoit une réduction de seulement 30 % à l’horizon 2030 de son exposition de crédit à la production et exploration de gaz. Pourtant le gaz reste une énergie fossile qui contribue fortement au dérèglement climatique », a-t-il souligné.

Sa phrase est interrompue par des huées. Même réaction lors de l’intervention de l’intervention de Kévin Jean, chercheur en épidémiologie, alors qu’il demande si BNP compte respecter la science du GIEC.

Les réactions se font plus vives encore lors du passage des représentants d’associations pour le climat. Face au bruit dans la salle, Jeanne Martin, représentante de l’association ShareAction qui promeut l’investissement responsable déclare : « Vous pouvez applaudire, huer, faire ce que vous voulez, je lierai ma question ».

Les associations Les Amis de la Terre, Notre Affaire à Tous et Oxfam France poursuivent la BNP en justice depuis février pour manquement à son devoir de vigilance face au réchauffement climatique. Elles annoncent déjà une intervention similaire lors de l’Assemblée générale de Total Énergies, la semaine prochaine.

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