À la frontière éthiopienne, le difficile accès aux soins des réfugiés soudanais

Ashai Biong montre une photo de sa petite cousine qui s'est donné la mort.  - Credit:Augustine Passilly
Ashai Biong montre une photo de sa petite cousine qui s'est donné la mort. - Credit:Augustine Passilly

« Quand nous étions au Soudan, Afra allait bien. Mais à Metemma, la première ville après avoir passé la frontière éthiopienne, elle a commencé à souffrir d'asthme… » Les sanglots ponctuent le récit d'Ashai Biong. Cette Sud-Soudanaise, vêtue d'un toub fleuri, a élevé sa petite-cousine, Afra Andria. Jusqu'au bout, la mère de substitution a tenté de venir en aide à la jeune femme, sans parvenir à éviter le pire. Le 12 février, le corps d'Afra Andria est retrouvé pendu à un arbre. Elle avait 27 ans.

Comme beaucoup de réfugiés arrivés du Soudan depuis le début de la guerre, le 15 avril 2023, Afra Andria n'en était pas à son premier exil. En 2017, cette Sud-Soudanaise quitte son pays ravagé par la guerre civile. Lorsque les bombardements la rattrapent à Khartoum, elle prend une nouvelle fois la fuite. En onze mois, plus de 8,1 millions de civils ont ainsi été déplacés. Sur la route, les hommes d'un des deux camps, les Forces de soutien rapide (FSR), interpellent Afra Andria. « Ils ont voulu l'intimider en posant une arme sur sa tempe. Ils nous posaient beaucoup de questions et voulaient savoir où nous allions. Nous avons été traités plus sévèrement que les autres car nous venons du sud », précise Ashai Biong, en référence au racisme systématique au sein des FSR. Mais aussi de leurs rivaux des Forces armées soudanaises (FAS).

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