À Derna, en Libye, le temps du déluge

Exceptionnellement, la dernière édition du journal libyen Al-Wasat, datée du jeudi 14 septembre, a été imprimée en noir et blanc. Et ce, explique le site du quotidien “momentanément hebdomadaire”, “en signe de deuil pour les morts et les blessés de la tragédie qui a frappé la Libye à la suite de la tempête Daniel, qui a décimé des milliers d’habitants de Derna et des villes du littoral de l’Est” libyen.

En première page de ce numéro, ce titre : “Derna, le temps du déluge.” Et l’article principal, qui commence ainsi : “Les habitants de Derna attendaient une tempête venant de la mer, mais c’est le cours d’eau [l’oued Derna] qui débouche sur cette ville côtière qui a attaqué la ville par-derrière, emportant pierres, gens et arbres vers la mer, provoquant un désastre national sans précédent dans l’histoire de la Libye moderne, et peut-être même lointaine. Des milliers de familles ont disparu en quelques heures, et avec elles les maisons, les rues et autres monuments de la ville.”

En plus des pluies torrentielles, la tempête Daniel, qui a déferlé sur la Libye dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 septembre, a rompu deux barrages de Derna, dont l’eau a balayé la ville, détruisant tout sur son passage.

Courrier international
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Un désastre qui aurait pu être évité

En pages intérieures, Al-Wasat publie le témoignage de survivants expliquant avoir entendu “un bruit ressemblant à une explosion”, celui du barrage qui s’effondre. Et pour échapper au déferlement des eaux, certains ont dû se réfugier sur les toits des immeubles, ou s’accrocher à des meubles pendant des heures, “dans des pièces où l’eau arrivait presque au plafond”.

Cinq jours après la catastrophe, écrit le journal, “les doigts accusateurs pointent vers les services de l’État divisé”. Une référence aux deux gouvernements rivaux qui se disputent le pouvoir en Libye, l’un reconnu par l’ONU, établi dans la capitale Tripoli (Ouest), et l’autre dans l’Est.

D’autant, rapporte la publication dans un autre article, qu’une étude menée par un ingénieur libyen et publiée dans une revue scientifique universitaire en novembre dernier “mettait en garde contre un désastre à Derna en cas de pluies torrentielles, si les autorités ne prenaient pas immédiatement des mesures pour entretenir les barrages” situés en aval de la ville de 100 000 habitants.

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