À Béziers, Robert Ménard oblige les propriétaires de chien à avoir le passeport génétique de l’animal

Une campagne de prélèvement de l’ADN des chiens est organisée à Béziers où le maire a pris un arrêté « anti-crottes » visant à retrouver et sanctionner les propriétaires canins.

ANIMAUX - Ils sont venus en nombre pour obtenir leur passeport génétique. Environ 700 propriétaires de chiens ont pris rendez-vous ce samedi 16 septembre pour venir prélever gratuitement l’ADN de leur animal. Cette opération, lancée par la ville de Béziers, vise à lutter contre les déjections canines non ramassées qui jonchent les rues.

Des stands ont été installés un peu patout dans le centre-ville, où des vétérinaires sont chargés d’effectuer le prélèvement salivaire en introduisant un bâtonnet dans la gueule du chien, explique France Bleu Hérault. La bête est ainsi fichée par un laboratoire, ce qui permettra ensuite aux policiers municipaux d’identifier le chien et le propriétaire qui se trouvent derrière chaque crotte trouvée sur les trottoirs.

Ce fichage génétique est désormais obligatoire dans l’hyper-centre de Béziers, a rappelé le maire la ville, Robert Ménard, élu en 2014 et 2020 avec le soutien du Rassemblement national. Il s’agit d’une « expérimentation de deux ans », jusqu’en juillet 2025, a-t-il précisé.

Forfait nettoyage de 122 euros

Chaque maître devra obligatoirement garder sur lui le passeport ADN de son chien, reçu un mois après le prélèvement, sous peine d’une amende de 38 euros. Pire, s’il oublie de ramasser l’étron de son animal sur la voie publique, il devra s’acquitter d’une facture « nettoyage » de 122 euros.

Pendant les trois premiers mois d’application de l’arrêté, il est prévu de faire preuve de pédagogie avec les habitants de la ville, en émettant de simples rappels verbaux ou des courriers. Pour les visiteurs, « Il y aura une certaine souplesse », a rassuré Robert Ménard sur France Bleu.

Les déjections sont « une plaie, pour tous les maires », déplore le maire auprès de 20 Minutes pour justifier cette opération. L’édile d’extrême droite bataille depuis 2017 pour appliquer son arrêté anti-crottes. Ce projet a été plusieurs fois dénoncé par la préfecture, et retoqué par le tribunal administratif de Montpellier en 2016. Cette fois-ci, l’arrêté déposé le 12 mai en sous-préfecture n’a pas été contesté, à l’issue des deux mois réglementaires.

« Ce qui a changé par rapport à 2016, c’est que cette fois-ci, il s’agit simplement d’une expérimentation sur deux ans et que les contrevenants s’exposeront à un forfait nettoyage, et non une amende », a détaillé Robert Ménard à France 3 Occitanie. C’est juridiquement différent, mais cela revient un peu au même. »

Un tel arrêté contre les déjections canines est une première en France, mais existe déjà dans une cinquantaine de villes espagnoles, dont Xàtiva à Valence.

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