Yahoo Actualités « Soyons la génération qui met fin au paludisme » - TRIBUNE
TRIBUNE - Cet été, au moment des Jeux de Paris 2024, le monde entier regardera dans la même direction. Nous, sportifs et sportives, artistes, chercheurs et chercheuses, élus et élues, personnel soignant, travailleurs et travailleuses de santé communautaire, responsables politiques, membres de la société civile, rejoignons la Team Zéro Palu et appelons à la mobilisation de nos homologues et de l’ensemble de la population française et même au-delà pour lutter contre le paludisme.
Le paludisme est une maladie infectieuse mortelle si elle n’est pas traitée à temps. En 2022, 249 millions de cas de paludisme ont été enregistrés et 608 000 personnes en sont mortes selon le dernier rapport sur le paludisme de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
L’Afrique concentre 95 % de ces cas et décès, et quatre pays africains déplorent à eux seuls la moitié des décès : le Nigeria, la République démocratique du Congo, l’Ouganda et le Mozambique. Si le continent africain continue de supporter une part disproportionnée de la charge mondiale du paludisme, ici en France, 340 cas de paludisme ont été comptabilisés en 2022 en Guyane et 5 800 chez des personnes revenant de séjour dans les pays endémiques.
Chaque minute, un enfant meurt encore du paludisme dans le monde
Quand il ne tue pas, le paludisme est un obstacle à la vie normale. Il empêche d’étudier, de travailler, de cultiver, de créer, de s’entraîner, de vivre sa vie, tout simplement. Les enfants de moins de cinq ans représentent 76 % des décès dus au paludisme. Chaque minute, un enfant meurt du paludisme dans le monde.
Les femmes et les jeunes filles sont doublement touchées, en raison des risques accrus pendant la grossesse, et en raison de leur rôle de soignantes et d’aidantes auprès des personnes malades.
En 20 ans, 11,7 millions de vies ont été sauvées du paludisme
La lutte contre le paludisme est à la fois une course d’obstacles face au changement climatique faisant craindre une recrudescence voire, dans certaines régions, le retour du paludisme, et d’une course de vitesse pour trouver de nouveaux outils et éliminer la maladie avant que le parasite et le moustique ne résistent aux traitements et insecticides.
Entre 2000 et 2022, grâce aux efforts de tous les acteurs de la lutte contre cette maladie, dont la société civile, les communautés, le secteur privé et le Fonds mondial qui représente 65 % du financement de la lutte contre le paludisme, et ses partenaires tels que PMI (President’s Malaria Initiative) et Unitaid, 11,7 millions de vies ont été sauvées.
La prévention du paludisme est essentielle pour réduire le nombre de cas et pour sauver davantage de vies. Il est crucial d’assurer un accès universel et équitable aux outils existants tels que les moustiquaires imprégnées d’insecticides, les traitements préventifs saisonniers pour les enfants, les traitements préventifs pour les femmes enceintes, les vaccins pour les enfants de moins de cinq ans qui, seulement s’ils sont utilisés en conjonction avec d’autres outils, peuvent prévenir les cas graves de paludisme ou encore les traitements, efficaces quand la maladie est diagnostiquée et prise en charge à temps.
Le match contre le paludisme n’est pas encore gagné
Chaque année le paludisme coûte 12 milliards de dollars à l’Afrique en perte de productivité, selon l’estimation du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme. En 2022, 4,1 milliards de dollars ont été investis au total pour le contrôle et l’élimination du paludisme, un montant bien inférieur aux 7,8 milliards de dollars que l’OMS estime nécessaires pour rester sur la voie de l’élimination du paludisme. Cet écart entre investissements et ressources nécessaires n’a cessé d’augmenter de façon spectaculaire au cours de ces dernières années, passant de 2,3 milliards en 2018 à 3,7 milliards de dollars en 2022.
Le paludisme est un enjeu de santé ici, et là-bas
En créant la Team Zéro Palu, nous nous engageons à participer à la sensibilisation et à la prévention du paludisme auprès de nos familles, collègues, proches, administrés, notamment celles et ceux qui vivent ou se rendent dans les pays endémiques, en expliquant les gestes et outils préventifs, les symptômes et les traitements du paludisme. Nous appelons à une augmentation du financement de la recherche, de la prévention et du traitement du paludisme, et tout particulièrement pour un financement du Fonds mondial à hauteur des besoins, par les autorités françaises, les pays endémiques et les autres donateurs internationaux et parties prenantes. Enfin, nous appelons à la mobilisation et nous engageons à recruter de nouveaux membres au sein de la Team Zéro Palu pour étendre le mouvement au plus grand nombre.
Car le paludisme est un enjeu de santé ici, et là-bas.
Car le paludisme ne s’arrêtera pas sans nous, sans vous.
Signataires de la tribune :
Signatures de la tribune Te... by LeHuffPost
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