En soutien à #MeToo, Jacques Audiard, Reda Kateb et une centaine d’hommes signent une tribune dans « ELLE »

La tribune a été initiée par le partenaire d’Anouk Grinberg, le mathématicien Michel Broué, et compte également dans ses signataires l’acteur Swann Arlaud et le couturier Christian Lacroix.

Jacques Audiard, ici au mois de mai 2022, à Cannes.
LOIC VENANCE / AFP via Getty Images Jacques Audiard, ici au mois de mai 2022, à Cannes.

VIOLENCES SEXUELLES - « Contrairement à ce qu’on lit parfois, nous ne pensons pas ’qu’on s’acharne contre les hommes’. » Dans une tribune, publiée sur le site du magazine ELLE ce mardi 30 avril, une centaine d’hommes issus principalement des industries culturelles ont décidé d’apporter leur soutien au mouvement #MeToo.

Parmi eux notamment, les réalisateurs Jacques Audiard, Mathieu Amalric, mais aussi les acteurs Swann Arlaud, Reda Kateb, l’écrivain Laurent Gaudé, le metteur en scène Thomas Jolly ou le créateur de mode Christian Lacroix.

Les noms de plusieurs mathématiciens, comme celui de Raphaël Rouquier et Xavier Blanc, y figurent également. La tribune est à l’initiative de l’un d’entre eux, Michel Broué. Il s’agit du compagnon de l’actrice Anouk Grinberg, qui dénonce depuis plusieurs mois l’indifférence du monde du cinéma à l’égard des violences sexistes et sexuelles.

« Prendre conscience du vécu de l’autre, de sa perception de rapports de force vieux de milliers d’années, c’est intéressant et source d’ouverture, écrivent les signataires de la tribune, à lire en intégralité ici. La pratique de l’égalité est désirable, elle n’enlève ni la liberté ni le plaisir mais les accroît ; elle embellit les relations. »

Ils poursuivent : « N’est-il pas évident que le bon plaisir de l’un ne vaut pas plus que la dignité de l’autre ? Celles et ceux qui clament ’on ne peut plus rien dire ni faire aujourd’hui’ confondent liberté d’expression et privilèges, et sous-entendent que la maltraitance des victimes leur convenait. »

Les signataires disent ne pas « se reconnaître dans cette masculinité hégémonique » et trouvent « révoltant que le théâtre et le cinéma servent de couverture à des abus qui n’ont rien à voir avec l’art ».

« Il est révoltant de se servir de son prestige, quel qu’il soit, pour abuser de l’admiration qu’il éveille. Il s’agit d’épargner à plus de la moitié de l’humanité des agressions graves. De construire un monde meilleur, plus intelligent, plus respectueux, plus égalitaire. Nous en serions honorés et enrichis », concluent les auteurs.

Leur texte, soutenu entre autres par Christine Angot et la comédienne Charlotte Arnould, est publié une dizaine de jours après une enquête des Inrocks, dans laquelle plusieurs acteurs français, dont Melvil Poupaud et Jérémie Renier, ont pris la parole sur les violences sexistes et sexuelles. Seul Reda Kateb figure à la fois dans cet article et la nouvelle tribune.

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