Soutenue par Macron, la réforme du mode de scrutin pour les municipales 2026 fait hurler la gauche à Paris

Deux ans avant l’élection, la bataille pour l’Hôtel de Ville semble déjà lancée. En prenant position dans le dossier, Emmanuel Macron l’a ravivée.

« Tripatouillage ». La gauche parisienne était vent debout mardi 16 janvier au soir après l’intervention du président de la République Emmanuel Macron qui a plaidé pour réformer le mode de scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille. Si possible de préférence avant les prochaines élections de 2026 où la bataille s’annonce féroce.

En conférence de presse, Emmanuel Macron a fait moins d’annonces que de clins d’œil à la droite

« La seule chose que je veux pour Paris, c’est qu’un électeur puisse avoir les mêmes droits et compter autant à Paris qu’à Amiens, à Besançon ou ailleurs. Et donc que le gouvernement et le Parlement puissent décider d’une réforme en profondeur de la loi Paris-Lyon-Marseille pour revenir au droit commun », a déclaré le chef de l’État mardi lors d’une conférence de presse à l’Élysée.

En vertu de la loi PLM du 31 décembre 1982, les élections municipales à Paris, Lyon et Marseille se déroulent par arrondissements ou par secteurs, et non pas à l’échelle de la ville. Et ce sont ensuite les conseillers municipaux élus dans chaque secteur qui élisent le maire lors du premier conseil municipal à la mairie centrale.

« Rien d’autre à faire ? »

Si ces trois villes disposent d’un mode de scrutin particulier, il est cependant important de noter qu’ailleurs sur le territoire, l’élection du maire ne se fait jamais via un suffrage universel direct. Qu’importe la ville, ce sont toujours les conseillers municipaux, directement élus, qui votent ensuite pour choisir l’édile.

C’est d’ailleurs sur ce point qu’a insisté le sénateur socialiste de Paris Rémi Féraud. Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo pressenti pour briguer sa succession dénonce, lui, un « tripatouillage électoral », sur la même ligne que Ian Brossat, sénateur et co-président du groupe communiste au Conseil de Paris. « 10 millions de pauvres, 4 millions de mal logés, des prix de l’énergie qui explosent… et on va occuper le Parlement avec un tripatouillage du mode de scrutin à Paris, Lyon, Marseille ! Rien d’autre à faire ? », a renchéri l’élu.

Une date limite de réforme

La bataille pour l’Hôtel de Ville fait rage entre des candidats putatifs qui ne manquent pas. Au-delà des socialistes, l’ex-député de Paris Pierre-Yves Bournazel, membre du parti Horizons d’Édouard Philippe est sur les rangs. Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement exclue de LR après son entrée au gouvernement a elle confirmé sa candidature ce mercredi. Et d’autres, issus des rangs de Renaissance, ont affiché à plusieurs reprises leurs intérêts à l’instar de l’ex-ministre Clément Beaune.

Immédiatement après le feu vert présidentiel, le patron des députés Renaissance Sylvain Maillard a annoncé le dépôt « dans les prochaines semaines » d’une proposition de loi pour réformer le scrutin. Car si l’élection n’est que dans deux ans, il y a quand même urgence pour faire aboutir la réforme. Comme le rappellent nos confrères de L’Opinion, l’usage veut en effet qu’une modification du mode de scrutin intervienne au plus tard un an avant la date de l’élection. Soit en mars 2025, dernier délai, sous peine de déclencher un tollé.

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