Soupçons de violences policières à Vénissieux, que s’est-il passé dans ce bureau de tabac ?

Captures d’écrans d’images diffusées sur les réseaux sociaux, montrant une interpellation de police musclée devant un bureau de tabac à Vénissieux (Rhône), le 4 juin.
Captures d’écrans d’images diffusées sur les réseaux sociaux, montrant une interpellation de police musclée devant un bureau de tabac à Vénissieux (Rhône), le 4 juin.

FAITS-DIVERS - Des images qui interrogent et indignent. Un jeune homme âgé de 19 ans a été interpellé par les forces de l’ordre en fin de journée mardi à Vénissieux, dans la métropole de Lyon. Depuis, des vidéos de cette intervention menée par les policiers de la Brigade spécialisée de terrain (BST) circulent sur les réseaux sociaux, pour dénoncer des violences policières.

Ce mercredi 5 juin, le député du Rhône, Idir Boumertit, a indiqué sur X (ex-Twitter) avoir saisi le procureur de la République au sujet de cette intervention policière au motif de « violence et d’abus d’usage de la force par un agent de police ». Comme vous pouvez le voir ci-dessous, son post s’accompagne d’une vidéo montrant l’interpellation musclée.

« Aucune cause n’autorise un policier à passer à tabac un citoyen », a insisté à son tour Antoine Lément, député LFI de l’Essonne. « Ce comportement n’est pas normal. Tout l’interdit. La DDHC l’interdit, la loi l’interdit, le code de déontologie de la police l’interdit », a-t-il ajouté.

• Patrouille à proximité d’un point de deal

En fin de journée mardi 4 juin, les policiers de la BST patrouillaient pour surveiller un point de deal dans le quartier des Minguettes, à Vénissieux, selon les informations conjointes du Progrès et de BFMTV Lyon obtenues auprès de sources sécuritaires.

Selon les mêmes sources, les forces de l’ordre ont été prises à partie par une quinzaine d’individus les insultant et leur lançant des projectiles. En réponse, des grenades lacrymogènes ont été utilisées par les policiers, atteignant un bureau de tabac à proximité. Le fils du gérant est alors sorti du commerce pour protester.

• Interpellation au taser et usage de bâton télescopique

Selon les proches de ce jeune homme de 19 ans, ce dernier a déclaré aux policiers de « dégager », ce à quoi l’un d’eux a répondu une insulte. Les forces de l’ordre ont alors décidé de l’interpeller pour « outrage » et « rébellion », a indiqué à BFMTV une source sécuritaire proche du dossier.

Les images filmées lors de l’intervention de police et postées sur les réseaux sociaux montrent en effet les agents faisant usage d’un taser pour sortir le jeune homme du bureau de tabac. Sur une autre vidéo, filmée en dehors du commerce, on voit un policier porter des coups de pied, de poings et de matraque au jeune homme.

Cette vidéo ne présente qu’un angle et sa source n’a pas encore été identifiée. Selon le Progrès, une source sécuritaire a confirmé qu’un policier a fait usage de son bâton télescopique lors de l’intervention.

• « Mon fils travaille avec moi, il est très poli »

« On est commerçant depuis 17 ans ici, on a jamais eu de problème. Mon fils travaille avec moi, il est très poli. (...) Les coups de matraques qu’il a reçus c’est impressionnant. Je me demande pourquoi la police se comporte comme ça », a décrit le père du jeune interpellé dans une vidéo partagée sur X (ex-Twitter) par un jeune encarté à LFI, qui a également relayé plusieurs vidéos de l’intervention policière.

Auprès de BFMTV, le père du jeune a également indiqué que la garde à vue de son fils a été levée ce mercredi. Il est à présent hospitalisé pour se faire poser des points de suture et effectuer des radios.

Les syndicats de police ont eux réagi dans un article du Progrès. « On essaie, une fois de plus, à un instant T d’une vidéo, d’instrumentaliser une interpellation qui a été très compliquée pour nos collègues », a déclaré, Alain Barberis, secrétaire départemental du syndicat Alliance police nationale. « Si manquement présumé il y a eu, une enquête sera diligentée afin d’éclaircir les conditions de l’intervention », a également commenté Christophe Pradier, du syndicat Unsa Police.

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