Soudan du Sud : l'appel à la paix sera-t-il entendu ?

Environ 100 000 Sud-Soudanais ont assisté à la messe célébrée par le pape le 5 février à Juba.  - Credit:Augustine Passilly
Environ 100 000 Sud-Soudanais ont assisté à la messe célébrée par le pape le 5 février à Juba. - Credit:Augustine Passilly

Il faut remonter près de douze ans en arrière, le 9 juillet 2011, jour de l'indépendance du Soudan du Sud, pour retrouver de telles scènes de liesse. La foule sortant du mausolée John Garang en dansant et chantant, bien après la tombée de la nuit, est en effet inhabituelle dans les rues de Juba, où l'insécurité chronique contraint nombre d'enseignes à baisser leurs stores à 19 heures. Grace Molie, 25 ans, a, elle aussi, assisté à la prière œcuménique de ce samedi soir, point d'orgue de l'unité célébrée par le pape François, le représentant de l'Église anglicane et le modérateur de l'Église d'Écosse, en visite dans la plus jeune nation du monde du 3 au 5 février. L'appel à la paix de ces chefs de culte sera-t-il entendu ?

« Nous espérons », répond la jeune catholique. Avant de nuancer : « Nos dirigeants veulent continuer à tenir le pays entre leurs mains. C'est à cause de leur égoïsme que nous avons ces problèmes de combats, de meurtres et que nous ne parvenons pas à nous faire confiance. » La route semble encore longue pour que l'espoir, l'un des mots clés de ce « pèlerinage pour la paix », se traduise dans les faits. Et parvienne, enfin, à tourner la page de la guerre civile, amorcée en 2013, et jamais vraiment terminée en dépit de l'accord de paix paraphé en 2018.

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