Soudan : un jeune défenseur des droits humains en première ligne
Bob sur la tête et barbe fournie, Shaheen al-Sharif est attablé à la terrasse d'un café, au cœur d'un jardin public d'Addis-Abeba. Dans son dos, les rayons du soleil matinal filtrent à travers le feuillage. À sa gauche, une fontaine revêtue de mosaïque et deux courts de tennis en terre battue. « C'est ce genre d'espaces que nous espérons créer au Soudan », explique l'activiste soudanais de 28 ans. Ce souhait semble vain alors que la sanglante guerre que se livrent les miliciens des Forces de soutiens rapides (FSR) et les troupes régulières des Forces armées soudanaises (FAS) ravage le plus grand pays de la corne de l'Afrique depuis le 15 avril.
« Nous n'avions déjà pas d'opportunités pour mener nos projets à bien avant le conflit, et pourtant nous les avons trouvées », répond du tac au tac le cofondateur de YASudan, une ONG qui compte une cinquantaine de membres actifs. Ses diverses actions pour affirmer le rôle de la jeunesse dans la révolution de décembre 2018, puis pendant la tentative de transition démocratique et désormais à travers les actions humanitaires pour soutenir les victimes des combats, viennent d'être récompensées par la France. Shaheen al-Sharif figure en effet parmi les quinze lauréats qui composent la troisième promotion de l'initiative Marianne pour les défenseurs des droits de l'homme, succédant à l'activiste environnementale Nisreen Elsaim.
Former les communautés locales pour l'après-guerre
Quand ses amis l'ont incité à envoyer sa candid [...] Lire la suite