Soudan: plus de 430.000 personnes déplacées, dont 100.000 en dehors du pays

Après la naissance d'un violent conflit armé entre deux généraux rivaux au Soudan, depuis le 15 avril dernier, dans lequel des millions de personnes se retrouvent pris au piège, l'ONU a dévoilé qu'un total d'au moins 430.000 personnes avaient déjà fui leurs terres.

Parmi ces citoyens contraints de quitter leur lieu de vie, un peu plus de 334.000 ont été déplacés dans d'autres régions du pays, a précisé l'ONU, tandis que 100.000 autres ont préféré quitter le sol soudanais.

"Le nombre de personnes déplacées au cours des deux dernières semaines dépasse tous les déplacements liés au conflit au Soudan en 2022", a indiqué un porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Sur place, malgré l'annonce d'une trêve prolongée initiée le 24 avril dernier, les combats se poursuivent alors que la situation humanitaire se dirige vers une "catastrophe". Si ces affrontements continuent de sévir ces prochains jours et prochaines semaines, les Nations unies s'attendent à un exode de plus de 800.000 personnes. La majeure partie d'entre elles devrait se diriger vers le Tchad, l'Égypte et le Soudan du Sud.

"Cette situation d'urgence en est à ses débuts, et nous essayons de poser des chiffres pour donner une idée de l'ampleur de cette urgence", a expliqué une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Olga Sarrado, lors d'un point de presse à Genève.

Dans les prochaines semaines, le HCR devrait avoir une meilleure vue de la situation à mesure que l'enregistrement des réfugiés se réalise.

Manque de moyens humanitaires et risque biologique

À l'heure actuelle, selon Olga Sarrado, "on estime à plus de 100.000" le nombre de personnes qui ont déjà pris la fuite vers des pays étrangers. Mais pour ceux qui n'ont pas eu cette opportunité de partir, l'aide humanitaire est d'une importance vitale sur place.

"Il est très difficile de prédire ce qui va se passer. Cela va dépendre de ce qui se passe au Soudan", a mis en garde Olga Sarrado.

En ce sens, un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, a appelé mardi la communauté internationale à renforcer son soutien auprès des organisations humanitaires.

"Sans cela, ils ne peuvent tout simplement pas opérer", a-t-il fait valoir lors du briefing régulier de l'ONU à Genève, en relevant que les agences humanitaires manquaient déjà de fonds pour financer leurs opérations humanitaires au Soudan avant même l'escalade actuelle.

Le programme d'aide au Soudan pour cette année n'est financé qu'à 14% actuellement et il manque 1,5 milliard de dollars aux organismes d'aide pour faire face à la crise humanitaire aggravée par les combats en cours. Enfin, de son côté, l'OMS a de nouveau alerté sur les risques sanitaires encourus par les civils au milieu des violents combats. L'organisation a aussi jugé que le risque de la prise d'un laboratoire par des combattants était désormais "modéré".

Article original publié sur BFMTV.com