Sophie Renaud, de l’Institut français «Ça ressemble à des manœuvres politiques camouflées sous des enjeux moraux»

Directrice des échanges et coopérations artistiques à l’Institut français, Sophie Renaud revient sur la diffusion à l’international de spectacles comportant de la nudité.

«C’est souvent en Afrique et dans le monde arabe que les questions délicates se posent. Avec des contextes chaque fois différents. Récemment, une pièce du chorégraphe mozambicain Augusto Cuvilas, avec cinq danseurs nus, a été présentée à Madagascar mais les autorités nous ont signifié que ce serait la seule fois. En Tunisie, en revanche, les autorités ne s’en sont même pas préoccupées - alors qu’elles sont davantage sur le dos du cinéma - ce qui prouve d’ailleurs le désengagement total du ministère. Certains opérateurs, œuvrant dans des poudrières, sont surprenants. La directrice du festival de Jakarta, en Indonésie, un des plus grands pays musulmans, était intéressée par Tragédie d’Olivier Dubois et c’est le coût et non le contenu qui a empêché la tournée. Dans le cas du festival d’Israël, ça ressemble clairement à des manœuvres politiques camouflées sous des enjeux moraux. Quand on pense qu’Alain Buffard a présenté la majorité de ses pièces là-bas, lui qui travaillait une nudité politique, liée au sida, bien loin d’un nu sensuel ou esthétisé…»

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