Sophie Binet va demander à Borne de conditionner les aides publiques aux entreprises
ÉCONOMIE - « Ça n’est plus possible de multiplier les cadeaux ». La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, qui sera reçue mercredi par la Première ministre Élisabeth Borne, va demander que les aides publiques aux entreprises soient « conditionnées » à des objectifs sociaux, comme la hausse des salaires, et environnementaux.
Les cinq syndicats représentatifs - CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC - seront reçus mardi et mercredi par Élisabeth Borne dans le cadre de réunions bilatérales, en attendant la 14e journée de manifestations contre la réforme des retraites dont ils exigent le retrait. Il n’y a pas d’ordre du jour mais la CGT arrivera « avec des demandes extrêmement précises », a déclaré dimanche Sophie Binet, invitée du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro.
La numéro un de la CGT veut parler des salaires, en demandant leur indexation sur les prix, ainsi que de la « conditionnalité des aides publiques » aux entreprises qui reçoivent « 200 milliards d’euros chaque année sans conditions sociales ni environnementales ». Conditionner les aides publiques constituerait selon elle un « levier majeur qui permettrait par exemple de mettre sous pression les entreprises pour augmenter les salaires ».
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Air France et Sanofi pointés du doigt
La leader de la CGT propose que ces aides soient soumises à une validation des représentants du personnel, qui « jugeraient si les objectifs sociaux et environnementaux sont tenus ». « Ce n’est pas possible d’avoir des aides publiques quand on licencie, quand on ne respecte pas l’égalité professionnelle, quand on augmente de façon exponentielle les dividendes et les salaires des PDG et que les salaires stagnent », a estimé Sophie Binet.
Elle a pointé du doigt le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith, qui « vient d’annoncer le triplement de son salaire » alors qu’Air France « a touché des milliards de prêts garantis par l’État » et « a été un des premiers bénéficiaires des aides publiques Covid ». Elle a aussi épinglé le laboratoire français Sanofi « qui a bénéficié de près d’un milliard de crédit impôt recherche (CIR) et qui dans le même temps a divisé par deux son nombre de chercheurs ».
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