Sondages européennes : ce qu’ils disaient en 2019 à la veille du vote et ce que les résultats ont vraiment donné

Prise de vue du Parlement européen (illustration)
AFP/Montage HuffPost Prise de vue du Parlement européen (illustration)

POLITIQUE - Bienvenue dans l’ère de l’incertitude. Alors que la campagne pour les élections européennes prend fin ce vendredi 7 juin à 23 h 59, aucun parti politique ne peut prédire avec certitude le score qu’il récoltera dimanche. Et pour une raison simple, le scrutin européen est celui qui, traditionnellement, laisse plus de place à l’aléatoire puisque les électeurs ont tendance à se décider dans les toutes dernières heures.

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À l’inverse, par exemple, de l’élection présidentielle, où les dynamiques observées dans les intentions de vote sont plus stables et solides. Stéphane Zumsteeg, directeur du département opinion et recherche sociale d’Ipsos, ne disait pas autre chose ce vendredi sur franceinfo. « Parmi les Français certains d’aller voter, un sur six dit qu’il se décidera au dernier moment. Et 29 % des sondés disent que leur choix n’est pas définitif », a-t-il expliqué, traçant deux zones d’incertitudes.

« L’hésitation existe surtout là où il y a une concurrence forte. L’offre est tellement variée à gauche que les Français de gauche hésitent encore. L’autre hésitation forte concerne les Républicains car ce qui reste de cet électorat de droite hésite entre les listes Renaissance et RN », a-t-il souligné, avant de prévenir : « il va se passer des choses comme il s’en est passé il y a cinq ans ».

En 2019 en effet, les résultats ont différé des ultimes sondages* réalisés à quelques heures du vote. Pour les deux premières listes, celles du camp présidentiel et du Rassemblement national, l’écart n’était pas important. Le score de Jordan Bardella a chuté d’un peu plus d’un point entre les sondages et son résultat réel quand celui de Nathalie Loiseau était resté quasiment stable. Surtout, la hiérarchie (première place pour l’extrême droite et deuxième pour la majorité présidentielle) n’avait pas changée.

Bellamy et Jadot changent de place

Pour la troisième place en revanche, la surprise avait été totale. Dans la dernière ligne droite, l’écologiste Yannick Jadot avait progressé de cinq points (c’est énorme) entre les derniers sondages et son score réel. À droite, la surprise avait été beaucoup moins agréable pour François-Xavier Bellamy. Le candidat LR avait chuté de cinq points (ce qui est toujours énorme), pour finir sous la barre des 9 %.

Ce qui avait provoqué un véritable séisme au sein de sa famille politique, au point que son président d’alors, Laurent Wauquiez, avait été contraint de démissionner. La liste LFI, menée par Manon Aubry, avait elle aussi chuté dans la dernière ligne droite, alors que celle de Raphaël Glucksmann avait gagné un petit point.

On note enfin qu’aucune liste créditée de moins de 5 % n’était finalement parvenue à obtenir des élus de même que toutes les listes créditées de plus de 5 % avaient fini par en avoir. De quoi nourrir le stress des équipes de campagne jusqu’à la proclamation des résultats, dimanche 9 juin à 20 heures.

*Pour comparer, nous avons réalisé une moyenne des dix dernières études publiées avant le vote en les pondérant selon leur date de publication.

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