Sondages européennes 2024 : ce que révèle notre dernier compilateur à deux jours du scrutin
POLITIQUE — Le sprint final. Ce vendredi 7 juin à 23 h 59, la campagne des élections européennes prendra fin. Et il sera interdit aux médias, instituts de sondage mais aussi aux responsables politiques de diffuser des contenus portant sur ce scrutin jusqu’à la fermeture de tous les bureaux de vote. Il s’agit donc ici de l’ultime compilateur de sondages du HuffPost avant ce dimanche 9 juin.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les rapports de force n’ont pas été bouleversés dans les dernières heures. Loin de là.
La dernière livraison de cette agrégation d’études reste, dans les grandes lignes, fidèle à ce que l’on a observé précédemment. Avec, comme enseignement principal, la (très) large avance du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui affiche une cote supérieure à 32 % d’intentions de vote. C’est à quelques dixièmes de points, le plus haut total affiché depuis janvier.
Loin, très loin, derrière, la candidate macroniste Valérie Hayer n’arrive pas à enrayer sa chute, arrêtant sa course à 15,1 % d’intentions de vote. C’est son plus faible total. Seul lot de consolation pour la présidente du groupe Renew au Parlement européen, le croisement des courbes avec Raphaël Glucksmann ne s’est pas produit. Le candidat socialiste termine la campagne avec 13,5 % d’intentions de vote, à 1,6 point de son adversaire Renaissance mais à quelques encablures de son plafond (13,9 % atteints fin mai).
Une hiérarchie inchangée qui ne constitue en rien une prédiction*. Surtout, ce vendredi sur franceinfo, Stéphane Zumsteeg, directeur du département opinion et recherche sociale d’Ipsos, expliquait que près d’un tiers des électeurs (29 %) n’était pas certains de leur vote. « Il va se passer des choses comme il s’en est passé il y a cinq ans », a-t-il prévenu, en références aux surprises réservées par le scrutin de 2019, marqué par la percée de l’écologiste Yannick Jadot et du crash de François-Xavier Bellamy.
Aubry frémit, Bellamy plafonne
C’est pour l’instant insuffisant pour parler d’envolée concernant l’insoumise Manon Aubry. Pour autant, l’eurodéputée LFI semble être sur le début d’une pente ascendante depuis la fin du mois de mai. Avec 8,1 % ce vendredi, l’intéressée atteint son plafond et se retrouve enregistrée à plus de 8 % pour la première fois. Dans son rétroviseur, le candidat LR François-Xavier Bellamy observe une dynamique inverse. Depuis plusieurs études, son score végète sous les 7 % (soit en deçà des 8,5 % de 2019).
Encore plus bas, les choses deviennent critiques pour Marion Maréchal et Marie Toussaint. La candidate zemmouriste voit le seuil des 5 % s’approcher, tranquillement mais sûrement. Depuis le mois de juin, elle n’est pas parvenue à repasser la barre des 6 %, qui lui faisait office de plancher pendant plusieurs semaines. La situation est aussi dangereuse pour l’écologiste qui, depuis le début de la campagne, a pris une trajectoire descendante, pour s’échouer à 5,1 %. Rendez-vous dimanche soir à 20 heures pour voir si ces listes poursuivront leur chute, et si elles pourront finalement envoyer des élus au Parlement européen.
Quel impact au Parlement européen ?
Quoi qu’il en soit, si le résultat de dimanche ressemble à cette compilation, voici comment se repartiraient les forces françaises au Parlement européen. Dans cette configuration, le RN obtiendrait 30 parlementaires, ce qui pourrait faire du parti d’extrême droite la formation nationale la plus représentée dans l’hémicycle européen, devant la CDU allemande (créditée de 28 sièges).
En deuxième position, les eurodéputés Renaissance seraient au nombre de 14, suivis de près par les 13 parlementaires PS-Publique élus sur liste de Raphaël Glucksmann. La France insoumise obtiendrait 8 parlementaires (suffisant pour qualifier Rima Hassan), soit un de plus que Les Républicains derrière François-Xavier Bellamy. Les eurodéputés sortants Nadine Morano et Brice Hortefeux ne seraient pas réélus. Enfin, les écologistes obtiendraient, comme Reconquête !, cinq élus. Un potentiel camouflet pour la formation dirigée par Marine Tondelier qui, en 2019, avait fait élire 13 parlementaires. Et un moindre mal pour le parti d’Éric Zemmour dont les élus devraient siéger au sein du groupe des nationaux conservateurs. Du moins, si tout cela se confirme.
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