Somme : un bébé de quelques semaines mort de dénutrition, sa mère renvoyée devant la justice

Une femme de 29 ans vient d'être renvoyée devant la justice, après la mort par dénutrition de son bébé de cinq semaines, dans la Somme, en octobre 2019.

Elle avait accouché seule chez elle et n'avait prévenu personne de l'existence de ce nourrisson. Une femme de 29 ans vient d'être renvoyée en justice après la mort de son bébé de quelques semaines, en octobre 2019, à Ham (Somme), a appris BFMTV.com, confirmant des informations du Courrier Picard. Selon les derniers éléments de l'enquête, le nourrisson est mort de dénutrition.

La mère de l'enfant sera jugée pour "privation de soins et d'aliments ayant entraîné la mort" devant la cour d'assises de la Somme, a confirmé son avocat, Me David Dalmaz, à BFMTV.com. La date du procès n'est pas encore connue.

Un accouchement seul à domicile

L'histoire commence le 2 octobre 2019. Une jeune femme de 25 ans se présente aux urgences de l'hôpital Péronne avec son nourrisson, accompagnée de sa mère et de son beau-père. Mais une fois devant les soignants, elle refuse de confier l'enfant pour qu'il puisse être soigné.

Après de longues minutes de négociations, l'une des infirmières parvint à la convaincre. Mais il est déjà trop tard, l'enfant est mort depuis deux jours, révélera le médecin légiste qui a réalisé l'autopsie un peu plus tard. Selon lui, le bébé, qui avait un problème maxillaire, l'empêchant de s'alimenter, est mort de dénutrition.

La jeune femme a accouché quelques semaines plus tôt - entre le 26 et le 29 août, selon les médecins -, seule, dans son appartement de Ham, où elle vivait entourée de ses chats. Elle aurait elle-même coupé le cordon ombilical. Selon ses dires, le père de l'enfant est un homme rencontré sur Tinder. La jeune femme n'aurait appris sa grossesse qu'en juillet 2019, quelques semaines avant la naissance du nourrisson.

Une déficience intellectuelle

Personne de son entourage, ni même ces voisins, n'était au courant de l'existence de cet enfant. Sa mère et son beau-père avaient fini par l'apprendre quelques jours avant le décès de l'enfant. Devant le juge d'instruction, "elle a simplement expliqué qu'elle ne voulait pas que ça se sache", a fait savoir son avocat, Me Dalmaz.

Les premières expertises ont diagnostiqué une déficience intellectuelle et des traits psychotiques chez cette femme. Si son discernement était altéré au moment des faits, elle reste accessible à une sanction pénale, a précisé l'avocat.

Lors de son audition devant le juge d'instruction, elle a expliqué que la mort de son enfant avait surtout "été difficile pour ses chats, car ils l'aimaient bien", a rapporté Me Dalmaz. Placée pendant 18 mois en détention provisoire, elle a été remise en liberté, sous contrôle judiciaire, dans l'attente de son procès. Elle risque jusqu'à trente ans de réclusion criminelle.

Article original publié sur BFMTV.com

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