En Somalie, «les shebab sont profondément enracinés dans la population»

Des combattants shebab lors d'une conférence de presse en Somalie en octobre 2008.

Alors que l'armée américaine a frappé un camp de jihadistes en Somalie mardi, le chercheur Marc-Antoine Pérouse de Montclos revient sur les conditions d'émergence, la stratégie et les sources de financements du groupe terroriste.

Rares sont les frappes aériennes aussi meurtrières. Mardi, l’armée américaine a annoncé avoir bombardé un camp de combattants shebab dans le centre de la Somalie, tuant plus de 100 combattants. «Ces militants préparaient des engins explosifs et des attentats. Nous avons demandé aux Etats-Unis un appui aérien pour faciliter le déroulement de notre offensive terrestre, a indiqué le ministre de l’Information somalien le lendemain. Nous avons décidé d’intensifier nos opérations contre les shebab.»

Directeur de recherches à l’Institut de recherche pour le développement, Marc-Antoine Pérouse de Montclos rappelle que, contrairement à une idée reçue sur les groupes jihadistes, les shebab jouissent d’une «certaine popularité» en Somalie, grâce à un «ancrage territorial et social très fort». Le chercheur décrypte les raisons de la longévité de cette organisation qui a vu le jour il y a plus de dix ans, dans le sillage de l’Union des tribunaux islamiques.

Les shebab contrôlent toujours une partie du territoire somalien. Ont-ils «réussi» là où d’autres organisations jihadistes (en Irak, en Libye ou au Sahel) ont échoué ?

Il faut éviter de mettre dans le même panier ces groupes qui se revendiquent d’un jihad global mais qui sont, en réalité, inscrits dans des dynamiques insurrectionnelles très locales. La grande force des shebab, par rapport à d’autres groupes jihadistes africains, est qu’ils sont profondément enracinés dans la population somalienne. En Occident, on imagine parfois que ces groupes terroristes sont composés de petites cellules extrêmement nocives, très mobiles, et qui seraient coupées de la société dans laquelle elles évoluent. Cela correspond peu aux réalités africaines. Les shebab ont toujours eu un ancrage territorial et (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Bosnie: Mladic, croisé serbe devenu symbole des horreurs de la guerre
Perpétuité pour Mladic: à Srebrenica, applaudissements et larmes
Allemagne: le social-démocrate Schulz sous pression pour s’allier avec Merkel
Esclavage en Libye: Paris demande une réunion «expresse» du Conseil de sécurité de l’ONU
Retour discret au pays pour le nouvel homme fort du Zimbabwe