Des soldats dans le métro de New York pour une “démonstration de force”
“Des soldats dans le métro”, annonce à sa une le New York Daily News, jeudi 7 mars. “Sept cent cinquante soldats de la garde nationale et 250 policiers vont vérifier les sacs et renforcer la sécurité face à une flambée de violence.” Il ne s’agira pas de patrouiller dans les trains, mais d’augmenter les contrôles près des tourniquets, précise le tabloïd, pour éviter la présence d’armes. Ainsi en a décidé la gouverneure de l’État de New York, Kathy Hochul, dans le cadre d’un plan d’action présenté mercredi, comprenant aussi l’installation de caméras dans les cabines des conducteurs.
“Avec une criminalité dans le métro en hausse de 13 % sur le début de l’année, et après une vague d’attaques contre des conducteurs et des passagers”, la gouverneure démocrate envoie ainsi “des forces en sous-sol”, titre le New York Post. Une telle “démonstration de force” dans le métro n’avait plus eu lieu depuis l’après-11 septembre 2001, selon le tabloïd conservateur.
“Cette annonce intervient alors que les démocrates tentent de dissiper les inquiétudes sur la criminalité avant l’élection de novembre”, note The New York Times, et “une semaine environ après le débrayage d’employés des transports publics new-yorkais à l’heure de pointe du matin après une agression au couteau d’un conducteur sur la ligne A”.
Mauvais souvenirs
Le syndicat des salariés de transports salue un pas dans la bonne direction. Des passagers se disent en revanche mal à l’aise et affirment se sentir en sécurité dans le métro. De fait, il y a moins d’une chance sur un million d’être victime d’un crime violent sur un trajet, rappelle le journal de centre gauche.
La mesure est aussi dénoncée par des défenseurs des libertés civiles, qui craignent un retour à la “tolérance zéro” des années Rudolf Giuliani et aux fouilles visant particulièrement les minorités, explique une éditorialiste du New York Times, Mara Gay. Celle-ci estime toutefois que la mesure est justifiée pour rétablir la confiance des passagers.
Les crimes graves “restent rares à New York, qui est encore la grande métropole la plus sûre des États-Unis”, rappelle l’éditorialiste. Malgré tout, les agressions criminelles dans le métro sont nettement plus nombreuses qu’en 2019, et “l’une des raisons pourrait être la fréquentation du métro, […] qui n’a pas retrouvé son niveau d’avant la pandémie”. Si l’annonce peut faire revenir davantage de gens – et d’yeux – dans les rames, celles-ci seront plus sûres, conclut-elle.
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