Avec Sofía Otero, 9 ans, le cinéma espagnol continue de briller à la Berlinale

Jamais, en soixante-treize éditions, la Berlinale n’avait récompensé une aussi jeune actrice. Le 25 février, Sofía Otero, âgée de 9 ans, s’est vu décerner l’Ours d’argent de la meilleure interprétation (le prix est non genré depuis 2021) pour son rôle dans 20 000 especies de abejas (“20 000 espèces d’abeilles”), de la réalisatrice basque Estíbaliz Urresola. Aucune date de sortie de ce long-métrage n’est pour l’instant annoncée en France.

Lorsque Kristen Stewart, plus jeune présidente de jury de l’histoire du festival (elle a 32 ans), l’a appelée sur scène, Sofía Otero n’a pu masquer son émoi. Face au public, la petite statuette entre les mains, elle a remercié “avec beaucoup d’émotion, les larmes aux yeux, tous ceux dont elle se souvenait”, raconte le quotidien basque Deia : le jury, l’équipe technique du film, les coiffeurs et les maquilleurs, ses proches… C’était son “heure de gloire”, applaudit fièrement le journal conservateur El Mundo.

Le film 20 000 especies de abejas suit la quête d’identité d’une fillette trans, Lucía (Sofía Otero). Elle ne se reconnaît ni dans son sexe de naissance (masculin) ni dans le nom (Aitor) et le surnom (Cocó) qu’on lui a donnés, résume Deia. “Sa mère, Ane, plongée dans une crise professionnelle et sentimentale, profite des vacances pour se rendre avec ses trois enfants dans la maison familiale [à Laudio, dans le Pays basque espagnol], où vivent sa mère, Lita, et sa tante Lourdes, étroitement liée à l’apiculture et à la production de miel”, décrit le journal, installé à Bilbao, la capitale basque.

Lucía vue par les autres

Originaire de la banlieue de Bilbao, la jeune actrice “cisgenre” a été choisie au cours d’un casting de plus de 500 petites filles, selon El Mundo. Elle apparaît “dans 90 % des scènes du long-métrage”, observe l’autre grand quotidien basque, El Correo, et son personnage “se sent fille et veut être traitée comme telle”. Il poursuit :

“Elle ne subit pas une transition, mais elle acquiert tout au long du film les outils pour exprimer ce qu’elle est. C’est la famille qui ‘transitionne’.”

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